Il y a vingt ans, Dumb and Dumber sortait sur les écrans américains et lançait la carrière de Jim Carrey, devenu une superstar en une année glorieuse aux USA : Dumb and Dumber, The Mask et Ace Ventura : Détective chiens et chats. 14 novembre 2014, Dumb and Dumber De débarque et c’est un carton. 38 millions de dollars au démarrage pour un film qui n’aurait coûté que 40 petits millions et dont la promotion n’était pas envahissante, misant tout sur le simple principe de retour aux vannes les plus débiles qui soient. Il ne serait pas pertinent de comparer le démarrage de D&DD avec celui du premier film sorti il y a vingt ans. Comparons plutôt avec les derniers films de Jim Carrey et des frères Farrelly : du côté de de la filmo des frangins, Dumb and Dumber De sert tout simplement le meilleur démarrage de leurs carrière sans tenir compte de l’inflation. C’est mieux que les récents Les Femmes de sa vie (14 millions en octobre 2007), Bon à tirer (13,5 millions en février 2011), ou Les Trois corniauds (17 millions en avril 2012). Peter et Bobby Farrelly sont de retour. Dans le domaine de la comédie US, ça reste bien inférieur au démarrage de Nos pires voisins (49 millions en mai dernier) mais c’est mieux que Jackass présente : Bad Grandpa (32 millions en octobre 2013), Légendes vivantes (26,2 millions) et Les Miller, une famille en herbe (26,4 millions). Pour finir, Jim Carrey peut sabrer le champagne puisque Dumb and Dumber De est son meilleur démarrage depuis Bruce tout-puissant, qui commençait sa carrière à 67,9 millions en 2003 ! Bref, les frangins Peter et Bobby sont de retour, et Jim Carrey aussi. Bonne nouvelle. La mauvaise : les critiques du film ne sont pas terribles.Les Nouveaux héros est donc deuxième du top, mais toujours dans une forme éclatante : 36 millions de dollars rapportés pour son deuxième week-end. Le dernier film d’animation des studios Disney après La Reine des neiges a déjà rapporté 111,6 millions aux USA,, et 36,7 millions dans le reste du monde. Son esthétique fusionnant les super-héros américains aux mangas nippons lui promet une belle carrière asiatique : il sortira au Japon le 20 décembre (pas encore de sortie chinoise prévue), mais ne partira à la conquête de l’Europe qu’à partir de janvier 2015 pour débarquer en France en février seulement. L’arrivée américaine des Pingouins de Madagascar dans deux semaines risque de porter un coup à ses recettes US, mais le succès des Nouveaux héros promet d’être long et planétaire sans espérer dépasser celui,  phénoménal et culturel, de La Reine des neiges (1,2 milliard de dollars de recettes en un an…).Interstellar se maintient aussi très bien : l’épopée de SF de Christopher Nolan rapporte 29,1 millions de dollars en deuxième week-end, une baisse de seulement 38,6% par rapport à son démarrage. Aux USA, le film a rapporté 97,8 millions en dix jours. Mais c’est à l’étranger qu’Interstellar est un énorme succès. Déjà 224 millions, dont 42 millions de dollars en Chine en cinq jours d’exploitation. C’est donc un nouveau hit pour Christopher Nolan, mais qui ne sera pas américain. Interstellar risque de ne pas  rapporter autant qu’Inception aux USA (292,5 millions), voire que Batman Begins (206, 8 millions). Les jeux ne sont pas encore faits, mais la durée du film (2h49) a pu couper Nolan de sa tranche d’âge cible (15-25 ans) qui va se précipiter voir Hunger Games : La Révolte la semaine prochaine… Un film qui dure 45 minutes de moins qu’Interstellar.Vous avez entendu parler de Beyond the Lights ? non ? Ce film indépendant vient de sortir aux USA et démarre à 6,5 millions de dollars, soit une quatrième position. Gugu Mbatha-Raw -remarquée dans le drame historique Belle et bientôt dans Jupiter : Le Destin de l'univers des Wachowski- joue Noni, une star de la pop fatiguée de la pression du star system. Elle rencontre Kaz (Nate Parker), un jeune et beau flic qui va la pousser à devenir soi-même. Présenté à Toronto avec de bonnes critiques, réalisé par Gina Prince-Bythewood (une femme : c’est suffisamment rare pour le remarquer) et distribué par l’indépendant Relativity, Beyond the Lights n’est pas un phénomène mais a déjà presque remboursé son petit budget de 7,2 millions.Enfin, Gone Girl est cinquième avec 4,6 millions de dollars. Présent dans le top 5 depuis sept semaines, le dernier David Fincher en est à 152,6 millions de recettes américaines pour un total mondial de 318,8 millions. C’est toujours le plus gros hit US de Fincher, mais ça ne sera que son troisième plus gros carton mondial, derrière Seven (327,3 millions) et L’Etrange histoire de Benjamin Button (333,9 millions), tous eux avec Brad Pitt. Si monsieur Jolie avait été au casting de Gone Girl à la place de Ben Affleck, les choses auraient-elles été différentes ?Sylvestre Picard (@sylvestrepicard)Box-office américain du 14 au 16 novembre 2014 :1) Dumb and Dumber De  Bande-annonce2) Les Nouveaux héros  Bande-annonce3) Interstellar  Bande-annonce4) Beyond the Lights5) Gone Girl  Bande-annonce