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Ces acteurs disparus en plein tournage

Eyes Wide Shut

5/ <strong>Eyes Wide Shut</strong><strong>Le mort</strong> : <strong>Stanley Kubrick</strong><strong>Les circonstances</strong> : Alors qu'il s'apprêtait à finaliser pour de bon le montage du film, le réalisateur de 2001 meurt d'une crise cardiaque dans son sommeil. Le film sortira finalement quatre mois plus tard sans qu'on sache tout à fait si, pour son ultime film, le gros barbu perfectionniste ne se le serait pas fait remonter dans son dos.<strong>Le film</strong> : Entendons-nous bien il y a suffisamment de génie dans Eyes Wide Shut pour nourrir la filmo d'un paquet de cinéastes pas dégueus, n'empêche qu'en tant qu' ?uvre testamentaire de l'ex-plus grand cinéaste en activité, il ya quand même un peu de quoi tirer la gueule :des errements esthétiques auxquels Big K ne nous avait pas habitué (les fantasmes de <strong>Kidman</strong> !), un discours pudibond à la limite du réac, et une sensation bizarre de voir un cinéaste crevé, usé, en train de brasser mollement du vide pendant deux bonnes heures et demie avec une vague intrigue de sitcom branchée cul, où la chair s'avèrerait désespérément triste.

Les Désaxés

4/ <strong>Les Désaxés</strong><strong>Le mort </strong>: <strong>Clark Gable</strong><strong>Les circonstances</strong> : Rhett Butler a 59 piges au compteur et supporte mal l'indolence de la <strong>Monroe</strong>. Les caprices de la blondasse l'auraient même "presque tué" selon ses propres termes. Il ne croit pas si bien dire puisqu'il cassera sa pipe une dizaine de jours après la fin d'un tournage un peu trop physique pour le "vieux" monsieur qu'il était.<strong>Le film</strong> : c'est à la fois le dernier <strong>Gable</strong>, mais aussi le dernier <strong>Monroe</strong> (son suivant, Something's Got To Give de <strong>Cukor</strong>, restera inachevé), et le presque dernier <strong>Montgomery Clift</strong>. Du coup ça fait beaucoup pour un seul film. Pourtant malgré ses allures de mausolée bling-bling, Les Désaxés reste peut être l'un des deux, trois plus beaux <strong>Huston</strong>, et de loin son film le plus chialant.

DISPARUS EN PLEIN TOURNAGE

Nick's Movie

9/ <strong>Nick's Movie</strong><strong>Le mort</strong> : <strong>Nicholas Ray</strong><strong>Les circonstances</strong> : atteint d'un cancer qui le ronge depuis déja plusieurs années, le cinéaste <strong>Nicholas Ray</strong> envisage de tourner un film sur un homme "à deux doigts de mourir et cherchant à retrouver le respect des autres" aux côtés de son ami <strong>Wim Wenders</strong>. <strong>Wenders</strong> film leurs séances de <em>brainstorming</em> communes, mais Ray décède avant que le film ne puisse se monter.<strong>Le film</strong> : à mi chemin entre le doc, la fiction et l'essai, Nick's Movie est clairement l'un des plus beaux <strong>Wenders</strong>. Une sorte de <em>work inprogress</em> constamment stimulant sur le désir de création, en même temps que le portrait émouvant d'un cinéaste fondamental, Ray, à deux doigts du tomber de rideau.

Le Jeu de la Mort

3/ <strong>Le Jeu de la Mort</strong><strong>Le mort </strong>: <strong>Bruce Lee</strong>, père de <strong>Brandon Lee</strong><strong>Les circonstances</strong> : pas évidentes, alors tachez d'être un peu concentré. A l'origine <strong>Bruce Lee</strong> voulait faire du Jeu de la Mort le film ultime sur la grandeur du Jeet Kune Do (l'art martial qu'il avait "créé"). A peine a-t-il le temps d'en <em>shooter</em> quelques minutes (dont, alléluia, le fameux combat feat. <strong>Kareem Abdul Jabbar</strong>), qu'il laisse le tournage en<em> stand by</em>, pour partir à Hollywood, faire sa star dans Opération Dragon. Sauf qu'il meurt finalement peu de temps après son incursion US. Du coup, son producteur, Raymond Chow se débrouille comme il peut, c'est à dire n'importe comment, pour broder, autour des 3 scènes de <em>fight</em> tournés par Bruce, un film d'une heure et demie, qui n'aura évidemment ni queue ni tête et dont le rôle principal sera tenu par un sosie de <strong>Bruce Lee</strong>, <strong>Casanova Wong</strong>, qui ne lui ressemble évidemment pas du tout. <strong>Le film </strong>: une des hallus les plus célèbres de l'histoire du cinéma, ou rien, vraiment rien, n'a de sens. On aurait presque pu en rire si le projet n'était pas ce monument de cynisme dégueulasse, et bassement racoleur, allant même jusqu'à intégrer dans son récit, les véritables images de l'enterrement du Petit Dragon, pour mieux assouvir la curiosité mal placée du spectateur. N'empêche les trois scènes de combats avec Bruce sont d'une beauté inouïe, peut être les plus belles de sa carrière.

A La recherche de la Panthère Rose

7/ <strong>A La recherche de la Panthère Rose</strong><strong>Le mort</strong> : <strong>Peter Sellers</strong><strong>Les circonstances</strong> : <strong>Sellers</strong> est mort depuis deux ans déjà, et son pote <strong>Blake Edwards</strong> décide de lui rendre hommage en inventant une ultime aventure de l'inspecteur Clouseau à travers des scènes inédites des précédents épisodes.<strong>Le film</strong> : une sorte de Jeu de la Mort réussi, avec certes plus dematière première à l'origine du projet, mais surtout bricolée avec du c?ur et de la déférence vis à vis de sa star. Le film reste bien surcomplètement décousu, et hoquette bizarrement sa rythmique, n'empêche l'essentiel est là. Au détour d'un gag, d'un regard ou d'une mimique de <strong>Peter Sellers</strong> le rire primal vient s'étrangler sur l'émotion pure générée par ce bizarre exercice de style nécrophile.

Plan 9 From Outer Space

10/ <strong>Plan 9 From Outer Space</strong><strong>Le mort</strong> : <strong>Bela Lugosi</strong><strong>Les circonstances</strong> : star intouchable du Hollywood des <em>early 30's</em> pour son rôle de Dracula dans le film éponyme de <strong>Tod Browning</strong>, <strong>Bela Lugosi</strong> voit sa notoriété fondre à mesure que la qualité et le budget des films d'horreurs de l'époque ne déclinent. Au début des années 50, il n'est plus rien pour personne, et cachetonne dans des séries Z pour pouvoir s'offrir ses <em>shoots</em> quotidiens de morphine. Il décède d'une crise cardiaque en 1956. Quelques mois plus tôt, le réalisateur <strong>Ed Wood</strong>, l'avait filmé comme on filme un vieux copain dans son jardin et sa maison de la banlieue de L.A. Après la mort de <strong>Lugosi</strong>, il décide d'intégrer ces <em>rushes</em> à son nouveau film.<strong>Le film</strong> : connu pour avoir été consacré aux quatre coins du monde comme le "pire film de tous les temps", l'ante-Citizen Kane est effectivement une sombre bouse proprement irregardable, et pas du tout amusante. N'empêche, <strong>Tim Burton</strong> a su tirer un sacré bon film de l'évocation de ce nanar.

The Crow

<strong>1/ The Crow</strong><strong>Le mort</strong> : <strong>Brandon Lee</strong>, fils de <strong>Bruce Lee</strong><strong>Les circonstances</strong> : elles rappellent de manière tristement ironique le <em>pitch</em> du Jeu de la Mort. Sur le tournage du film, Lee Jr. se prend un éclat de balle à blanc en plein abdomen au détour d'une cascade, et ne s'en relève pas. Le film sera néanmoins terminé grâce à une doublure numérique, stupéfiante de véracité pour l'époque.<strong>Le film</strong> : Manifeste emo-kitsch à la verve adolescente, The Crow pouvait passerpour un authentique chef d'?uvre cool et transgressif au moment de sa sortie, avant que son esthétique post- <strong>Robert Smith</strong> ne se fasse récupérer par tout un tas de gens proprement infréquentables. Depuis,c'est net, on n'a plus jamais osé le revoir.

Superman 2 : Richard Donner's cut

8/ <strong>Superman 2 : Richard Donner's cut</strong><strong>Le mort</strong> : <strong>Marlon Brando</strong><strong>Les circonstances</strong> : Alors que Superman 1 et 2 sont tournés dans la foulée, <strong>Richard Donner</strong> se fait brusquement viré du <em>set</em> du second volet par la production qui le remplace par le plus malléable <strong>Richard Lester</strong>. Furax, <strong>Marlon Brando</strong> exige que l'intégralité de ses scènes soient retirés du deuxième opus si son pote <strong>Donner</strong> n'est plus de la parti. 25 ans plus tard, la Warner offre le droit à <strong>Donner</strong> de remonter, pour une nouvelle édition DVD, son Superman 2 tel qu'il l'envisageait, à partir des <em>rushes</em> et des bouts d'essais tournés à l'époque. Et <strong>Brando</strong> de se retrouver <em>in fine</em> intégré au montage du film, deux ans après sa mort.<strong>Le film</strong> : derrière le rafistolage, on devine de manière assez précise le film que <strong>Donner</strong> avait en tête au moment du tournage, et force est de constater qu'il avait une sacrée gueule. Loin, très loin, du délire neuneu et flashy de <strong>Lester</strong>, la Donner's Cut de Superman 2 est, en même temps qu'un des plus beaux miracles de l'histoire du DVD, un authentique chef d'?uvre mutilé.

L'Imaginarium du Docteur Parnassus

6/ <strong>L'Imaginarium du Docteur Parnassus</strong><strong>Le mort</strong> : <strong>Heath Ledger</strong><strong>Les circonstances</strong> : alors qu'il reste à <strong>Terry Gilliam</strong> environ un mois de tournage, et la plupart des scènes à effets spéciaux à <em>shooter</em>, <strong>Heath Ledger</strong>, l'interprète principal, se fait un cocktail mortel d'anxiolytiques et d'analgésique dans son loft de Soho. <strong>Gilliam</strong> ne se démonte pas, et modifie son scénario de manière à ce que le personnage de <strong>Ledger</strong> change d'apparence physique à chaque fois qu'il passe "à travers le miroir". <strong>Depp</strong>, <strong>Farrell</strong> et <strong>Law</strong> se substituent alors à <strong>Ledger</strong> et le film peut être terminé. Ouf ?<strong>Le film</strong> : de l'avis de tous, et même de son auteur, Parnassus est une énorme compil' des figures de style propres à <strong>Gilliam</strong>. On aime ou pas mais ça sent indéniablement le grand angle déformant et l'emphase baroque à plein nez.

Giant

2/ <strong>Giant</strong><strong>Le mort</strong> : <strong>James Dean</strong><strong>Les circonstances</strong>: quelques jours après la fin du tournage, c'est l'excès de vitesse de trop pour l'idole des jeunes. Lancée à pleine vitesse sur la Hi Way 466, sa Porche Spyder se prend de plein de fouet la Ford d'un étudiant quilui avait au préalable grillé la priorité : l'étudiant y survit, pas Jimmy. <strong>Le film</strong> : grosse fresque <em>redneck</em> de près de quatres heures, tapissée de chromos technicolor aujourd'hui un peu fanés, Géant ne vaut plus guère que pour la partition de Tiomkin et les scènes, d'une tension sexuelle assez démente, entre <strong>Dean</strong> et <strong>Liz Taylor</strong>.

A l'occasion de la sortie de L'imaginarium du Dr. Parnassus, Première.fr lève un bout du linceul et revient sur les films frappés par la mort de l'acteur principal au cours du tournage... Attention les yeux, c'est du mythe en barre.Par François Grelet