Organisée par la Société des réalisateurs de film depuis 1969, la Quinzaine des réalisateurs ne décerne pas de trophées, n’établit pas de hiérarchie : cette sélection veut faire découvrir des films aussi éclectiques qu’électriques. La preuve selon Frédéric Boyer, qui est le big boss de la Quinzaine des réalisateurs et qui a raconté à Première.fr son feeling cannois, à quelques jours de l’ouverture du Festival.Propos recueillis par Sylvestre Picard. Frédéric, on peut dégager des grandes tendances dans votre nouvelle sélection ?Il y a vraiment tous les styles, même si j’ai tendance à privilégier les documentaires et les films sur la musique, j’adore ça. Il y a vraiment tous les genres. Mais il y a surtout des films européens… On a regardé 148 films français, par exemple. C’est surtout que la France est le pays le plus important en termes de co-production. Si le cinéma asiatique n’est pas beaucoup représenté dans la sélection, c’est qu’il a beaucoup ressenti les effets de la crise, il s’empêtre dans le cinéma commercial : on a beaucoup de productions pauvres paradoxalement, mais réalisées avec un très grand soin technique.Si je vous demandais 3 coups de cœur de la Quinzaine cette année ?Il y a Des jeunes gens mödernes de Jérome de Missolz, un film franco-belge qui s’empare de l’héritage du punk hexagonal des années 70-80. Koi No Tsumi du japonais Sion Sono, un thriller sexuel complètement barré qu’on a la chance de présenter dans un director’s cut de 2h23 au lieu du montage définitif d’1h47. J’adore les films très longs. Les deux films sont présentés en séance spéciale. Enfin, dans la sélection officielle de la Quinzaine, il y a une véritable découverte : Busong, un film philippin. Enfin, palawan, plus précisément, c’est une ethnie locale. C’est un film mystique réalisé en pleine nature par un véritable shaman. Bon, l'événement de ce festival, ça devrait La Conquête. Vous en pensez quoi ?Je ne l’ai pas vu, et je crois que je n’aurai pas le temps de le voir pendant le festival. Ca semble intéressant qu’un pays de cinéma comme la France retrouve le chemin d’un cinéma politique d’actualité comme en Italie ou aux Etats-Unis. Un cinéma actuel, qui prend position. Xavier Durringer est un cinéaste intéressant, les acteurs semblent excellents… J’espère que ça ne sera pas un film de petites phrases, et je me demande surtout si cela va être compris à l’étranger. Si ce n’est pas trop français, en somme.