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Le réalisateur Koji Wakamatsu est décédé après avoir été heurté par un taxi à Tokyo, nous apprend le site web du journal Mainichi Shimbun. Il avait 76 ans.Né en 1936, il commence sa carrière au cinéma avec des petits boulots sur les plateaux de la Nikkatsu avant de tourner son premier long en 1963 -un film érotique. Il réalisera ainsi vingt films pour le studio dans le genre pinku eiga (« cinéma rose »), des films hot à très petit budget tournés très vite dans lesquels Wakamatsu va inclure une dimension à la fois expérimentale et poétique, puis politique. Quand l’embryon part braconner (1966), réalisé hors de la Nikkatsu, est un huis clos où un homme soumet une femme à toutes sortes de sévices. Les Anges violés (1967) met en scène un homme qui torture et massacre des femmes… Les seventies sont l’occasion pour lui de politiser explicitement ses films : Sex Jack (1970) sur les étudiants de gauche nippons, Armée Rouge - Front de libération palestinien - Guerre mondiale (tout un programme), co-réalisé en 1971 par son scénariste Masao Adachi (qui finit par rejoindre l’Armée rouge japonaise et partir au Liban)… En 1976, il collabore au fameux Empire des sens de Nagisa Oshima. En tout, il a réalisé une centaine de films.En 2007, il revient avec le remarqué United Red Army, qui raconte l’entraînement d’une bande de combattants d’extrême-gauche dans la campagne japonaise. Le Soldat dieu (l’histoire d’un mutilé de guerre dans le Japon des années 30) est en compétition officielle au Festival de Berlin 2010 : Shinobu Terajima obtient le Prix de la meilleure actrice pour son rôle. Son avant-dernier film Le Jour où Mishima a choisi son destin (qui raconte le suicide de l’écrivain Yukio Mishima en 1970) faisait partie de la sélection Un certain regard à Cannes 2012.