Choix n°1 : Yves Saint Laurent  de Jalil Lespert, avec Pierre Niney, Guillaume Gallienne...Synopsis : Paris, 1957. A tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture fondée par Christian Dior, récemment décédé. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie. Amants et partenaires en affaires, les deux hommes s’associent trois ans plus tard pour créer la société Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses démons intérieurs, Yves Saint Laurent s’apprête à révolutionner le monde de la mode avec son approche moderne et iconoclaste.Librement adapté de l'ouvrage Yves Saint Laurent de Laurence BenaïmL'avis de Première : On pourrait réaliser plusieurs films sur Yves Saint Laurent (un autre, mis en scène par Bertrand Bonello, sortira d’ailleurs en 2014) tant il y a de choses à raconter sur cet être mystérieux dont la trajectoire de météorite a accompagné la profonde révolution de la société française. De la fin de l’Algérie française, qui l’a durablement meurtri, à la débauche post-soixante-huitarde qui l’a plongé dans l’enfer de la drogue, le « petit prince de la haute couture » aura connu des hauts et des bas que le film de Jalil Lespert restitue précisément et fidèlement. Trop. Rien ne déborde, tout est léché (photo et reconstitution nickel), jusqu’aux scènes compromettantes de « snifette » et de backrooms, expurgées. Si elle rend le résultat accessible à tous publics, cette forme d’application ne paraît pas en adéquation avec le comportement de dandy décadent du modèle, parfaitement incarné par un Pierre Niney qui livre la performance attendue. « Approuvé » par Pierre Bergé, Yves Saint Laurent semble enfin comme gêné aux entournures par ce haut patronage. Le célèbre mécène (interprété par Guillaume Gallienne) y est gentiment présenté comme un entrepreneur avisé, doublé d’un amant sacrificiel, véritable oeil du spectateur qui observe et commente en voix off la déchéance de son amant. De cette histoire d’amour fou qui tourne au mariage de raison, Lespert aurait pu tirer une oeuvre fiévreuse et inoubliable. C’est juste sincère et divertissant.Bande-annonce : Choix n°2 : Philomena, de Stephen Frears, avec Judi Dench, Steve Coogan...Synopsis : Irlande, 1952. Philomena Lee, encore adolescente, tombe enceinte. Rejetée par sa famille, elle est envoyée au couvent de Roscrea. En compensation des soins prodigués par les religieuses avant et pendant la naissance, elle travaille à la blanchisserie, et n’est autorisée à voir son fils, Anthony, qu’une heure par jour. À l’âge de trois ans, il lui est arraché pour être adopté par des Américains. Pendant des années, Philomena essaiera de le retrouver.Quand, cinquante ans plus tard, elle rencontre Martin Sixmith, journaliste désabusé, elle lui raconte son histoire, et ce dernier la persuade de l’accompagner aux Etats-Unis à la recherche d’Anthony.Adaptation du roman The Lost Child of Philomena Lee de Martin Sixsmith.L'avis de Première : Avec ses personnages caricaturaux et son secret de famille sur fond de violons bien sentis, on imaginait Philomena filant droit dans le mur du feuilleton pour dame âgée. Force est de constater que le trio Stephen Frears-Steve Coogan-Judi Dench a réussi à faire de ce récit en apparence balisé un petit miracle de cinéma. Alors que l’on s’attend à une énième comédie des contraires, le scénario abat ses cartes, le ton se fait plus grave et l’opposition des personnages plus profonde. Car, entre la colère noire de Martin Sixsmith et la mélancolie de Philomena, ce sont deux visions du monde qui s’affrontent ici sur fond de crise de foi. Mais Frears ne tranche jamais et préfère bousculer les certitudes du spectateur en mettant les personnages face à leurs contradictions. À l’opposé d’un certain cynisme ambiant, Philomena a la qualité d’être simplement un beau film.Bande-annonce : Choix n°3 : The Spectacular Now, de James Ponsoldt, avec Shailene Woodley, Miles Teller...Synopsis :Un adolescent drôle et charmeur voue sa vie à la fête et à l'alcool afin d'oublier sa mauvaise situation familiale. Il cultive son rôle de garçon le plus populaire du lycée. Un lendemain de soirée bien arrosée, il se réveille dans le jardin d'une jeune fille de son lycée qu'il n'avait pas encore remarquée. Contrairement à lui, elle est timide et réservée, et mène une vie rangée. Contre toute attente, le fêtard insousciant et la jeune fille sentimentale deviennent amis, malgré les moqueries des copains du lycée. La vie du jeune homme en est bouleversée...D'après le livre de Tim HarpL'avis de Première : Enfin une romcom qui ne cherche pas l’adhésion immédiate du spectateur aux personnages et à des situations surécrites et prévisibles ! Avec son ado ordinaire ni beau ni vraiment sympathique mais très cool (version mal dégrossie de Michael Madsen), ce premier film de James Ponsoldt réussit le pari de l’originalité en s’aventurant sur un terrain inédit et assez casse-gueule : l’alcool chez les jeunes. Il le fait avec beaucoup de pudeur et sans pathos. Sutter est juste un mec paumé qui boit depuis l’enfance pour oublier un contexte familial pourri, lui aussi traité avec ce qu’il faut de justesse et de discrétion. Son histoire avec Aimee, fille simple et saine (autre entorse au penchant de la comédie actuelle pour l’exagération des traits), n’est rythmée par aucune musique à la mode et n’est relancée par aucun rebondissement incongru. Le réalisateur s’attache uniquement à la vérité des personnages, et c’est bouleversant.Bande-annonce : Les autres sorties ciné de la semaine sont ici