salle de cinema
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Jean Castex a aussi annoncé une aide de 2 milliards d’euros aux secteurs culturels.

Le Premier ministre Jean Castex a pris de nouvelles mesures dans le cadre de la crise du Covid-19 : suite au conseil de défense qui se déroulait hier à l’Elysée, il a annoncé ce matin sur France Inter que le port du masque, jusqu’ici recommandé dans les salles de spectacles et de cinéma, devenait obligatoire. Depuis la réouverture des salles obscures, le 22 juin dernier, il était imposé aux caisses, aux WC ou dans le hall des cinémas, mais plus une fois installés devant l’écran, à condition de respecter les consignes de sécurité (un mètre de distance minimum entre les spectateurs, remettre le masque en cas de déplacement…). Jan Castex a d’ailleurs précisé que la distanciation physique serait maintenue seulement dans les zones où le virus circule activement (comme en région parisienne ou à Marseille, actuellement) : "Dans les zones où il y a une forte circulation virale, il y aura le cumul des deux obligations. Sinon ce sera surtout le port du masque qui sera obligatoire."

L’exemple belge
Les masques deviennent donc obligatoires peu importe la zone, mais la limite d’un mètre entre chaque spectateur n’étant plus recommandée dans les zones vertes, les gérants de salles pourront accueillir potentiellement plus de public. Un procédé déjà testé en Belgique… avec des résultats négatifs : il y a quelques jours, le patron du groupe de multiplexes Kinepolis révélait lors de son rapport annuel d’entreprise que l’obligation de porter un masque dans les salles de cinéma avait fait baisser la fréquentation dans ses salles de 35 à 40%. "Nous avons observé une grande différence entre la période où il n’était pas obligatoire et celle où il l’est, regrettait-il. Le chiffre d’affaires a ainsi baissé, selon nos estimations, de 35 à 40 %La situation actuelle n’est pas rentable. Avant que le port du masque ne soit rendu obligatoire aussi durant le film et que la capacité d’accueil des salles ne soit limitée à 100 personnes, Kinepolis parvenait certains jours à attirer 50 % de visiteurs, voire même un peu plus, par rapport à la période d’avant-Covid-19. La météo jouait (et joue encore) aussi un rôle déterminant dans ces performances."

"Les secteurs culturels... ont beaucoup, beaucoup, souffert de cette crise plus que d'autres, a justifié Jean Castex au micro de Léa Salamé à propos de cette décision. D'ailleurs l'Etat a déployé dans leur direction des dispositifs extrêmement forts justifiés. Et je dis aux Français et aux Françaises allez au cinéma, allez au théâtre, vous ne risquez rien."

2 milliards d’euros d’aide à la Culture
Toujours à propos des secteurs culturels, il a aussi révélé que le plan de relance, qui devait être annoncé cette semaine mais a été reporté au jeudi 3 septembre, s’élèvera à 100 milliards d’euros, dont 2 milliards consacrés à la Culture. En compagnie de Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, il va recevoir ce jeudi et ce vendredi des professionnels du secteur afin de définir les détails de cette relance. "Si les règles sanitaires imposées (ne permettent pas aux salles de spectacle et de cinéma d'atteindre leur équilibre économique, ndlr), et bien plutôt que de dire : ‘on vous laisse fermer et on vous indemnise comme antérieurement’, il va falloir que nous compensions l'écart entre les recettes et ce qui aurait été leur point d'équilibre. La priorité est que tout ça reprenne. (…)"Dans le plan de relance, la culture bénéficiera d'une dotation exceptionnelle de deux milliards sur les cents milliards. S'il y a une spécificité française (en matière culturelle, ndr), vivre avec le virus, c'est aussi se cultiver avec le virus. Il faut en tirer toutes les conséquences, c'est ce que nous ferons."

Un virus encore virulent
Plus généralement, il a rappelé que le Covid-19 circulait toujours et qu’il fallait désormais "vivre avec" : "Il est aussi virulent, en tout cas aucun élément me permet de dire qu'il a baissé en virulence. Donc nous devons prendre des mesures, nous ne devons pas baisser la garde. Mais la vie doit être plus forte, et 'vivre avec le virus' doit dire que nous allons tout faire pour que les Français reprennent le travail, l'école, leur vie sociale et culturelle le plus normalement possible."   

Le Covid-19 aurait fait perdre plus de 22 milliards d'euros aux secteurs culturels