Le réalisateur de Godzilla : Minus One veut répondre à Oppenheimer avec son prochain film
Toho Co., Ldt/Universal Pictures

Takashi Yamazaki revient sur la thématique commune des deux films : la bombe nucléaire.

En 2023, après l'ouragan barbenheimer sortait Godzilla : Minus One. Engrangeant plus de 50 millions au box-office, ce film est devenu le plus gros succès en langue japonaise de tous les temps. Dans un entretien accordé à MovieMaker, son réalisateur, Takashi Yamazaki, revient sur le succès spectaculaire de son film, mais surtout, sur les points de rapprochement entre son Godzilla et l’Oppenheimer de Christopher Nolan. Car au-delà du timing, ce qui frappe le plus, c’est la similarité du thème évoqué : celui de la bombe atomique. Si Nolan l’aborde au travers des prismes historiques et scientifiques, Yamazaki, lui, en fait un objet fantastique, responsable de l’apparition du kaiju (“monstre” en japonais).

D'ailleurs le film de Nolan n'est toujours pas sorti au Japon, justement à cause de son sujet. Dans le numéro de Première en kiosque actuellement, il revenait sur les conditions de sortie de son film dans le pays, précisant qu"'il a été confié à un distributeur local [Bitter End] capable de gérer sa diffusion de manière plus prudente, sans préjuger de la réaction des Japonais envers le film". En attendant, le réalisateur de Godzilla : Minus One avait fait l'effort de se déplacer à Taiwan pour découvrir Oppenheimer, allant même jusqu'à assister à une séance en VO sous-titrée chinois, qu'il ne maîtrise pas. Un problème de traduction qui ne l'a pas empêcher de saisir l'essence du film de son confrère américain. Lorsqu’on lui demande s’il croit au hasard de la sortie d’Oppenheimer et de son propre film la même année, le japonais répond :

Christopher Nolan adorerait faire un film d’horreur

“Que les deux films sortent la même année, c’était une pure coïncidence. Mais d’un point de vue plus pertinent et actuel, je pense que la menace d’une guerre nucléaire n’a jamais été aussi prégnante ces dernières années qu’à n’importe quel autre moment de notre existence. D’une certaine manière, le Godzilla de 1954, l’original, a été conçu avec la même toile de fond dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale, questionnant la capacité des super puissances à produire autant de têtes nucléaires. Je crois que cette peur et cette menace sont définitivement réelles, mais que la pertinence temporelle de ces éléments thématiques est vraiment saisissante.”

Yamazaki va même plus loin, évoquant la possibilité de réaliser un film répondant à celui de Christopher Nolan, lui qui porte la mémoire historique de la bombe atomique par le prisme de ses origines nippones :

“En tant que cinéaste, que réalisateur, je veux effectivement apporter une sorte de réponse à Oppenheimer un jour. Je ne crois pas que Godzilla soit une réponse directe à ce film, même si les deux films mettent le doigt sur les mêmes problématiques. Mais même si ce film ne voit jamais le jour, je pense que l’avoir dans un coin de ma tête en tant qu’élément thématique puissant est important.”

En attendant de voir à quoi ressemblera son prochain film, Takashi Yamazaki nous donne rendez-vous le 10 mars prochain pour voir s’il recevra l’Oscar des Meilleurs effets visuels pour sa version de Godzilla.

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