On regarde quoi ce week-end ?
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Cinéma, streaming, VOD, TV... Retrouvez chaque vendredi les conseils de la rédaction.

Le film en salles : Le Procès Goldman de Cédric Khan

Le film de procès a le vent en poupe dans le cinéma français. Là où Saint-Omer ou Anatomie d’une chute, s’aventuraient hors les murs, Cédric Kahn reste dans le prétoire et fixe le corps tout en tension de Pierre Goldman (Arieh Worthalter), figure ambiguë de l’extrême gauche française et, accessoirement, demi-frère de Jean-Jacques. 1976, l’homme de 32 ans doté d’une éloquence magnifique, est accusé de meurtre lors d’un braquage. A ses côtés, le futur ténor du barreau Georges Kiejman (campé par Arthur Harari co-scénariste d’Anatomie d’une chute), face à lui, une société française qui n’a pas encore soldé ses comptes avec les traumas de la Seconde Guerre Mondiale et la décolonisation. Puissant.  

Les nouveautés au cinéma cette semaine

 

La série : Gen V 

Mystère, super-pouvoirs et hémoglobine : le premier (et sûrement pas le dernier) spin-off de The Boys pose ses valises à la fac, où les futures recrues de Vaught sont en formation. Entre récit d’apprentissage et divertissement bis parfaitement calibré, Gen V n’a pas à rougir face à sa grande soeur.

Gen V, les trois premiers épisodes à voir sur Prime Video.


 

Le film en streaming : La Merveilleuse histoire de Henry Sugar de Wes Anderson

Wes Anderson débarque sur Netflix avec quatre courts-métrages adaptés de nouvelles de Roald Dahl. La qualité est forcément variable mais le premier, La Merveilleuse histoire Henry Sugar, vaut le détour : 37 minutes avec un casting cinq étoiles (Benedict Cumberbatch, Ralph Fiennes, Ben Kingsley…) sur un homme richissime qui découvre l’existence d’un gourou capable de voir sans ses yeux. Un précis de mise en scène et de narration pour une fable à tiroirs, où les univers d’Anderson et de Dahl cohabitent malicieusement.

La Merveilleuse histoire de Henry Sugar, à voir sur Netflix.


 

Le film en VOD : Sick of myself de Kristoffer Borgli 

Comment parvenir à exister aux yeux des autres quand on est en couple avec un artiste- designer aussi talentueux qu'égocentré qui ne vous laisse aucune place ? Signe, l'héroïne de ce film norvégien (découvert à Un Certain Regard l'an passé) a trouvé une solution radicale : faire croire qu'elle est atteinte d'une maladie de peau rarissime... qui va bel et bien réellement la défigurer et, ce faisant, la mettre au centre de toutes les attentions. Une satire féroce du narcissisme 2.0 à l'oeuvre dans notre quotidien des réseaux sociaux roi . Du Ruben Östlund en plus subtil et moins prétentieux ?

Regardez Sick of myself en VOD sur Première Max


 

La pépite : Bellflower d’Evan Glodell

Sorti de nulle part, tourné à l’arrache, Bellflower racontait en 2011 les fantasmes de fin du monde de deux slackers fous de Mad Max. Douze ans plus tard, Evan Glodell a paraît-il tourné d’autres films, mais ceux-ci restent invisibles… Ce qui renforce l’aura magique de son premier long, rêverie cramée par le soleil californien et les flammes de l’Apocalypse.

Bellflower, à voir gratuitement jusqu’au 5 octobre sur MK2 Curiosity


 

Le classique : El Perdido de Robert Aldrich

Peu connu pour faire dans la dentelle, Bob Aldrich, épaulé ici par le blacklisté Dalton Trumbo au scénario, et son acteur vedette (Kirk Douglas) à la production, signe un western volontairement impur et pervers, porté par des enjeux dramatiques dignes de la tragédie grecque. Outre Douglas, Rock Hudson et Dorothy Malone, au summum de leur beauté, Joseph Cotten s’amuse à jouer le vieux briscard désabusé. Essentiel donc.

El Perdido de Robert Aldrich (1961), dimanche à 21h sur Arte, et en streaming sur Arte.tv

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