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Bon, clairement, on n’attendait plus grand chose d’Atom Egoyan, surtout depuis son remake pseudo lesbiano-vénéneux de Nathalie d’Anne Fontaine rebaptisé pour la mauvaise occasion Chloe. On avait tort. Avec Captives, le réalisateur nous pond un thriller façon Prisoners - de son comparse canadien Denis Villeneuve -, mais puissance 25 dans l’efficacité qui colle au siège. Une fillette disparaît. Huit ans s’écoulent. D’un côté, sa mère (Mireille Enos, l’actrice de la série The Killing, qui réussit cette fois son passage au cinéma après l’avoir foiré dans World War Z), femme de chambre dans des hôtels beigeasses, qui retrouve des objets lui ayant appartenu au fil de ses ménages comme des énigmes à résoudre. De l’autre, son père (Ryan Reynolds toujours avec son regard de labrador mais avec enfin un os à ronger), pétri de culpabilité, passe son temps à sillonner les routes de l’Ontario en prenant la moindre auto-stoppeuse à bord, au cas où sa fille ressurgirait. La police les convoque. Ils ont peut-être retrouvé Cassandra… Renouant avec la veine de  De beaux lendemains (la disparition d’enfants) et Le Voyage de Felicia (un ogre rôde), Atom retourne dans ses terres de glace pour parler de son sujet préféré, le voyeurisme, encore réinventé ici dans sa dégueulasserie, en assumant à la fois un scénario complexe d’une intelligence rare et un vrai plaisir de série B parfaitement compatible (le pédophile a vraiment une tête de pédophile et la méchante femme porte des perruques dignes d’un mauvais De Palma). Mais de l’horreur, on ne verra qu’un éclair de terreur muette à double détente dans l’œil des parents découvrant la page d’accueil d’un site internet. Alors oui, Egoyan précipite sa fin mais franchement, on s’en contrefout. Stéphanie Lamome  ‏(@StephanieLamome)Captives d'Atom Egoyan avec Ryan Reynolds, Mireille Enos et Rosario Dawson est présenté aujourd'hui en compétition à Cannes et sortira dans les salles le 1er octobreBande-annonce : Voir aussi :La conférence de presse de CaptivesRyan Reynolds, sauvé à Cannes grâce à Atom Egoyan