Les Magnétiques de Vincent Maël Cardona
Paname Distribution

Découvert dans Vif- argent, il confirme dans Les Magnétiques tous les espoirs placés en lui, tout en continuant à travailler comme perchman. Rencontre avec celui qui vient de décrocher une pré-nomination au César de la révélation.

Comment est né l’envie de devenir comédien ?

Thimotée Robart : En fait, je n’ai eu le goût de ce métier qu’en commençant à le faire. Mon vrai métier c’est perchman. Être comédien m’est un peu tombé dessus par hasard.

Travailler pour le cinéma vous avait cependant intéressé très tôt donc…

Mes parents sont comédiens et, tout jeune, j’allais sur des tournages les voir. J’ai donc en effet su très tôt que je voudrais faire un métier lié au cinéma. Un métier de marin où tout change tout le temps, où on va d’équipage en équipage.

Et pourquoi avoir opté pour perchman ?

Les mecs qui se trimbalent avec une perche sur un plateau m’ont toujours fasciné. L’artisanat m’intéresse plus en fait que le son en lui- même

Comment vous retrouvez- vous alors à faire pour la première fois l’acteur dans Vif- argent de Stéphane Batut ?

Grâce à un directeur de casting Alexandre Nazarian. J’avais déjà passé un casting avec lui il y a quelques années. J’avais 17 ans à ce moment- là et ma mère qui connaît Alexandre avait entendu parler d’un projet où on cherchait quelqu’un de mon âge et m’avait suggéré de tenter ma chance. J’y suis allé mais il n’y a pas eu de suite. Je n’ai pas décroché le rôle. Et quand il m’a recontacté pour Vif- argent, le simple fait qu’on éprouve de l’intérêt à me rencontrer a été suffisamment flatteur pour me décider à bouger le cul et apprendre les quelques lignes de textes

Comment avez- vous vécu cette première expérience d’acteur ?

Au départ, j’ai éprouvé pas mal de stress à se retrouver devant la caméra et de devoir en partie porter le film sur mes épaules. Quelque chose de complètement narcissique j’en conviens. Mais Stéphane m’a tout de suite rassuré en m’expliquant que si j’étais nul à chier, ce serait de sa faute ! (rires) Et cette expérience m’a fait incroyablement grandir. J’ai pris énormément de plaisir et Stéphane a réussi un film magnifique. J’ai découvert un métier grisant

A la fin du tournage, vous espérez connaître vite une deuxième expérience ?

Pas sur le moment. J’approche ce métier avec beaucoup de précaution car j’en connais les dangers en ayant pu observer mes parents. Donc après Vif- argent, je reprends mon métier de perchman. Et j’en suis vraiment.  Ce n’est vraiment qu’après Les Magnétiques que je commence à me dire pourquoi pas.

LES MAGNETIQUES: UN FILM ROCK A LA NOSTALGIE JOYEUSE [CRITIQUE]

C’est aussi par un casting que vous arrivez sur Les Magnétiques ?

Oui. C’est quasiment le premier que je passais depuis Vif- argent et je crois que la moitié des jeunes acteurs de Paris ont été auditionnés ! Mais le directeur de casting Pierre- François Créancier avait vu Vif- argent. Et c’est lui qui a pensé à moi.

Qu’est-ce- qui vous séduit à la lecture du scénario des Magnétiques ?

La manière dont, sur un récit initiatique classique, se déploie la singularité de l’écriture de Vincent (Maël Cardona) qui avait en plus déjà couché sur le papier les chansons qui allaient accompagner le récit. En refermant le scénario, j’ai juste dit à mon père : celui- là, je le ferai bien !

Comment Vincent Maël Cardona vous prépare à ce rôle de jeune garçon qui tombe amoureux de la petite amie de son frère et vit à fond sa passion de jouer avec les sons en faisant de la radio dans la France du début des années 80 ?

Il m’a suggéré de regarder Faits divers de Raymond Depardon et Passe ton bac d’abord de Maurice Pialat pour essayer de ressentir l’ambiance de cette époque, la façon dont les gens parlaient entre eux. Et de mon côté, j’ai écouté beaucoup de musique punk qui compose une grande partie de la bande son des Magnétiques.

Le plaisir que vous avez éprouvé sur le plateau des Magnétiques était très différent de celui pris sur Vif- argent ?

Oui. Car j’avais acquis une confiance qui me faisait défaut lors de ma première expérience. J’ai vraiment aimé faire partie de la bande de Vincent qui a vraiment tourné avec une équipe technique composée de potes.

Avez- vous tourné d’autres films depuis ?

Oui. Je viens de terminer A mon seul désir de Lucie Borleteau (Fidelio, l’Odyssée d’Alice). Mon premier second rôle ! (rires). Et je joue le petit ami d’une des héroïnes qui tombe amoureuse d’une fille dans une boîte de striptease. Et c’était d’ailleurs particulier pour moi de n’être présent que 5 jours sur les 40 du tournage.

Cette fois- ci, acteur c’est votre métier ?

Ca fait partie de moi… mais avec modération ! J’aime aussi énormément mon autre métier, celui de perchman, que je continue à pratiquer : j’étais engagé en renfort sur une série la semaine dernière, par exemple… Avoir ces deux options me permet vraiment de choisir ce que je veux faire. C’est un immense luxe !