HOPE AND GLORY : LA GUERRE A 7 ANS
PRODUCTION / DAVROS FILMS

Cette plongée dans la seconde guerre mondiale à hauteur d'enfant signée John Boorman fête ses 35 ans ce soir dans Place au cinéma, présenté par Dominique Besnehard sur France 5

Un film autobiographique

Hope and glory débute le 3 septembre 1939 au moment où l’Angleterre entre en guerre. Et a pour héros un jeune garçon de 7 ans dont on va suivre sa manière de vivre ce conflit, avec son regard d’enfant, dans un mélange d’allégresse (la joie de voir son école brûler !) et de terreur (leur maison bombardée) alors que son père a quitté la maison familiale pour partir combattre. John Boorman sort alors du succès de La Forêt d’émeraude et choisit, pour revenir tourner en Grande- Bretagne, de se lancer dans l’écriture d’un film autobiographique. Car le jeune héros de Hope and glory, c’est lui qui avait 6 ans quand la seconde guerre mondiale a éclaté et 11 ans quand elle s’est achevée. Il expliquait à l’époque s’être lancé dans cette aventure car il ne retrouvait dans aucun film ses souvenirs d’enfant de cette période.

Le choix de la couleur

En amont du tournage, on avait suggéré à John Boorman de tourner Hope and glory en noir et blanc mais le réalisateur avait décliné, jugeant que seule la couleur lui permettrait de traduire à l’écran au plus juste ses souvenirs d’enfant. A commencer par cette lumière orange qui planait sur la ville de Londres à cause des incendies déclenchés pendant le Blitz. Et pour créer cette lumière à l’écran, John Boorman a fait appel à Philippe Rousselot, le chef opérateur français avec qui il venait de collaborer sur La Forêt d’émeraude. Ils retravailleront ensemble en 2001 sur Le Tailleur de Panama. Et entre temps, Rousselot aura cumulé les trophées : après un premier César pour Diva de Jean- Jacques Beineix en 1982, il en remportera deux autres pour Thérèse d’Alain Cavalier en 1987 et La Reine Margot de Patrice Chéreau en 1995. Et il sera aussi oscarisé en 1992 pour Et au milieu coule une rivière de Robert Redford.

Un film difficile à financer

Malgré le succès de La Forêt d’émeraude, Hope and glory fut dans un premier temps refusé par tous les grands studios hollywoodiens… jusqu’à l’arrivée du britannique David Puttnam (qui, l’année précédente, avait produit Mission de Roland Joffé, lauréat d’une Palme d’Or) à la Columbia qui a décidé d’en reprendre la distribution américaine. Bien lui en a pris : Hope and glory sera nommé à cinq reprises aux Oscars, dont meilleur film, dans une cérémonie dominée de la tête et des épaules par Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci. Mais juste avant, il avait remporté le Golden Globe – catégorie comédie – face notamment à Broadcast news et Dirty dancing.


John Boorman : "La caméra s’arrête, et tu meurs"