Raging Bull
United Artists

L'acteur fête aujourd'hui ses 75 ans.

A l'occasion du 75e anniversaire de Robert De Niro, nous republions un extrait de son interview accordée à Première pour la sortie de Raging Bull, de Martin Scorsese, en 1981.

 
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C’est Robert De Niro qui apporta l’autobiographie de Jake La Motta à Martin Scorsese, alors qu’ils étaient en pleine préparation de Taxi Driver. Mardik Martin, le scénariste, met deux ans à écrire le traitement qui atterrit sur la table de Scorsese juste avant le tournage de New York, New York. Lequel scénario sera restructuré par Paul Schrader, déjà scénariste de Taxi Driver. A l’arrivée, Raging Bull, un des chefs d’œuvre de Scorsese, un film qui envisage la vie du boxeur comme une parabole biblique, nommé huit fois aux Oscars.

Adepte de l’immersion et de l’implication physique totale, De Niro prend 30 kilos pour le rôle du boxeur qui vainquit Marcel Cerdan sur le ring et s’entraîne six mois avec La Motta qui estime qu’il aurait pu prétendre à un honnête poids moyen professionnel à l’issue de son entraînement. Ce à quoi il peut prétendre, surtout, c’est à l’Oscar du meilleur acteur, qu’il remporte logiquement en 1981.

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Extraits d’un entretien avec Robert De Niro par Henry Béhar réalisé pour Première en mars 1981 dans lequel il revient sur l’importance de l’implication physique pour un rôle.

« Le livre avait une certaine force, et quelque chose de triste dans cette ascension, au plus haut, et puis cette chute, au plus bas… Et puis il y avait ce problème de poids. Je suis très intrigué par les problèmes physiques. »

« J’aurais pu tricher ? Je ne sais pas, je ne peux pas. J’ai besoin de goûter complètement à l’expérience d’une transformation ! Les éléments physiques sont importants pour moi. L’idée de prendre du poids, de la détérioration physique… C’est si fort, visuellement, si graphique, surtout au cinéma, que vous n’avez plus besoin d’expliquer quoi que ce soit, c’est là devant vous… Je suis plus un homme du ‘comment’ qu’un homme du ‘pourquoi’. C’est ma nature, je présume. »

« J’étais plus lourd. Je me sentais plus lourd. J’avais du mal à respirer, du mal à marcher. Mon souffle était plus court, donc mon élocution plus hachée. J’avais du mal à lacer mes souliers. Mes cuisses étaient trop grosses, et frottaient l’une contre l’autre, ce qui affectait ma démarche. Mes jambes, mes pieds avaient du mal à supporter mon poids. »

« Mais il y a des choses qui s’imposent d’elles-mêmes, physiquement. Un nez cassé, un poids, une configuration… Cela dit, il est très possible que je perçoive, dans la rue, un élément de physique ou de comportement qui m’intrigue assez pour que je suive la personne quelques temps. Un élément auquel je n’aurais pas pensé et je me dis : « Tiens, si j’essayais ».

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Bande-annonce de Raging Bull de Martin Scorsese :


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