La mort de Robin Williams a été un choc mardi dernier. L'acteur avait plusieurs projets en cours. Quelques-uns sont bouclés, mais d'autres pas du tout. La suite de Madame Doubtfire semble par exemple bien partie pour être abandonnée, et ce week-end, la rumeur a couru qu'il n'avait pas terminé le doublage d'Absolutely Anything et qu'un autre comédien devrait être casté pour le remplacer.Dans cette comédie des Monty Python, où les comiques anglais jouent des extra-terrestres donnant à un homme lambda (Simon Pegg) le pouvoir de faire tout ce qui lui plait (et surtout n'importe quoi !), Williams avait été approché pour prêter sa voix au chien du héros, Dennis. The Telegraph a détaillé vendredi que l'acteur n'avait pas eu le temps de finir ce doublage, et le site livrait même des propos de Pegg sur le sujet : "Je ne suis pas certain que Robin ait bouclé l'enregistrement. Il devait prêter sa voix à mon chien et j'espère qu'il a eu le temps de le faire. Ce serait vraiment trop bête de devoir abandonner son travail et de demander à quelqu'un d'autre de refaire le doublage. Ce serait triste...".Hier, le réalisateur d'Absolutely Anything, Terry Jones, a écrit une tribune au sein de The Guardian, où il dément fermement cette rumeur. Sans accuser Simon Pegg de quoi que ce soit (l'acteur dit d'ailleurs clairement qu'il ne sait pas où en est le doublage du film), Jones rend hommage à Robin Williams tout en détaillant comment il s'est retrouvé sur cette comédie... et pourquoi il a dû réenregistrer sa voix plusieurs fois :"C'était en 2010 et Bill (mon fils) avait été nommé aux Emmy Awards avec Ben Timlett et Alan G. Parker pour Monty Python: Almost the Truth – The Lawyer's Cut. J'avais été invité pour les accueillir sur scène. En arrivant dans le hall, sur qui je tombe ? Robin Williams. On s'était déjà croisé quelques fois, mais je suis quand même allé me re-présenter. Et dans la conversation, je lui ai demandé si ça lui dirait de doubler Dennis, le chien d'Absolutely Anything. Il a immédiatement accepté. Je lui ai envoyé le scénario et il m'a renvoyé un mail enthousiaste : "Allons-y, faisons ce film maintenant !".Hélas, on a réussi à réunir assez d'argent pour le projet seulement quatre ans plus tard. On a alors casté le chien, Mojo, qui est un brillant acteur canin. Si seulement Robin Williams était toujours d'accord pour le doubler ! Je lui ai renvoyé un mail, j'avais si peur qu'il soit passé à autre chose et qu'il me dise non. J'ai eu tort. Il m'a répondu qu'il était toujours partant.Le truc, c'est que Robin était perfectionniste. La première fois qu'on a essayé d'enregistrer sa voix, c'était par Skype, ça prenait énormément de temps et Robin a détesté le résultat. Il me répétait que si je prenais quelqu'un pour le remplacer, il comprendrait. Evidemment, je n'en avais aucune envie. Bill (qui produit mon film avec Ben) a alors proposé qu'on parte à San Francisco, où il vivait, pour refaire l'enregistrement en live. Mais même là, ça n'allait pas. Quelques heures après la séance, Robin m'a appelé en criant : 'Ça y est ! J'ai trouvé ! Il faut que je joue Dennis comme si c'était un adolescent de 16 ans.'Pour cette troisième séance d'enregistrement, il est venu à Londres. Et là, ça a marché. Son intuition était la bonne. Alors voilà, je me souviens surtout de Robin pour son humilité. Il était drôle à sa manière, c'était quelqu'un d'original. C'est comme si une voix intérieure lui dictait ses blagues, et il se lançait à toute allure dans une impro. Il avait un tel talent qu'il aurait pu avoir un ego surdimensionné. Ce n'était pourtant pas le cas."Lire aussi :Robin Williams, c’était aussi les séries…Décès de Robin Williams : les réactions d'HollywoodRetour sur la carrière du génial Robin Williams : Le Cercle des poètes disparus, Will Hunting, Aladdin...