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Il suffit de quelques notes pour aimer ce film fragile et imparfait.

Parce qu’il déploie un univers à partir d’une image ou d’un son qui reste dans la tête, un film vaut parfois plus que ce qu’on voit à l’écran. Avec la fièvre d’un gamin bâtisseur devenu démiurge, dont même les décors géants ont un goût de miniatures, Julien Rappeneau joue avec les points de vue de ses personnages - trois âmes seules qui se rencontrent dans une ville de province - qu’il mélange dans une symphonie colorée. C’est le charme discret de ce petit film qu’un murmure pourrait faire s’écrouler. On pense à Resnais (l’aspect ludique et sentimental). Mais Rosalie Blum a surtout le parfum entêtant d’une mélodie. C’est la sonate de Vinteuil : un thème exprimant la soif d’un charme que rien ne sait assouvir. Le film dissout les cloisons entre passé et présent, réel et imaginaire, et révèle à chaque fois qu’on l’entend les mystères d’un monde (provincial) quasi disparu. Peu importe que cet air soit accompli ou un peu maladroit, il suffit de quelques notes pour vous faire aimer un film. Quelques notes pour aimer Rosalie Blum.

Avec Noémie Lvovsky, Kyan Khojandi, Alice Isaaz, Anémone...

L'histoire : Vincent Machot connaît sa vie par cœur. Il la partage entre son salon de coiffure, son cousin, son chat, et sa mère bien trop envahissante. Mais la vie réserve parfois des surprises, même aux plus prudents... Il croise par hasard Rosalie Blum, une femme mystérieuse et solitaire, qu'il est convaincu d'avoir déjà rencontrée. Mais où ? Intrigué, il se décide à la suivre partout, dans l'espoir d'en savoir plus. Il ne se doute pas que cette filature va l’entraîner dans une aventure pleine d’imprévus où il découvrira des personnages aussi fantasques qu’attachants. Une chose est sûre : la vie de Vincent Machot va changer…
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