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A l'occasion de la sortie d'Impardonnables, rencontre avec une icône du cinéma français, André Dussollier “Qu’est-ce que je peux vous dire d’Impardonnables ? Si je commence à “vendre” le film, je vais le banaliser. Surtout un Téchiné”. Ca commençait bien ! On est à l’Hotel Royal Monceau. André Dussolier vient de pénétrer dans une chambre pour une séance photo. Et il impose tout de suite son style : élégant, félin. Mystérieux. Dussollier a le coté lisse et l’impassibilité des héros hitchcockiens. La parole est rapide, fluide. Il se confie guère, mais peu d’acteurs parlent aussi bien que lui de leur métier, de leur art. Avec précision et intelligence. On devait parler d’Impardonnables, on n’en saura donc pas grand chose. On devait traverser sa carrière, évoquer des lignes de fuite et plonger dans 3 décennies de cinéma d’auteur, de succès populaires. Evoquer Alain Resnais, François Truffaut, Etienne Chatilliez ou Eric Rohmer... Ils sont tous là, mais de manière évanescente. Parce que, comme il le dit très vite, on commence l’interview en ouvrant sa “boite de pandore”. En l’embarquant sur sa seule et sa vraie passion : le jeu, ses règles, sa méthode. Et l’interview s’est transformée en une leçon d’acting qui en dit long sur l'homme. Mais pour tenter d'éclairer un peu plus cette icône, on a demandé à deux cinéastes qui l'ont dirigé de commenter ses propos. Nicolas Boukhrief lui avait récemment donné le premier rôle impressionnant de Cortex. Pascal Thomas, lui, l'a mis en scène face à l'irrésistible Catherine Frot dans deux brillantes adaptations d'Agatha Christie (Mon Petit doigt m'a dit et Le Crime est notre affaire) - le troisième volet est prévu pour janvier prochain. Le grand entretien d'André Dussollier peut commencer. Silence, ça tourne.Interviews : Gaël GolhenPhoto : Sébastien Vincent pour Premiere