Asterix du pire au meilleur
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D'Astérix le Gaulois à L'Empire du Milieu en passant par Mission Cléopâtre, les Douze Travaux ou les Jeux Olympiques : qui est notre numéro 1 ?

Avec L'Empire du Milieu, sorti ces derniers jours au cinéma, Guillaume Canet a signé la 15e adaptation cinématographique d'Astérix. Depuis 1967 et le film d'animation Astérix le Gaulois, le héros créé par Goscinny et Uderzo s'est décliné sous toutes les formes et a été incarné par une demi-douzaine d'acteurs différents. Alors quelle version d'Astérix est la plus réussie par Toutatis ? Nous avons classé les 15 films du pire au meilleur.


15. Astérix aux Jeux olympiques, de Thomas Langmann et Frédéric Forestier (2008)

Pur divertissement visant avant tout le grand spectacle pour satisfaire les foules à l'image des jeux du cirque, ce premier et unique volet porté par Clovis Cornillac vaut en fait essentiellement par ses seconds couteaux. Benoît Poelvoorde y brille en romain fourbe et vicieux, face à un Alain Delon au summum de l'autoparodie. Sans oublier une parade de caméos des plus décousue, de Zinédine Zidane à Michael Schumacher en passant par Tony Parker ou Amélie Mauresmo.



14. Astérix et les Indiens, de Gerhard Hahn (1994)

Astérix a tenté de partir à la conquête du marché international dans ce film co-produit et réalisé en Allemagne, qui envoie nos deux héros de l'autre côté de l'Atlantique... pour marquer le coup du 500e anniversaire de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. Le résultat est une adaptation très enfantine de La grande traversée, qui vaut surtout pour la musique de Zouk Machine et quelques séquences animées par ordinateur, révolutionnaires pour l'époque.



13. Astérix et les Vikings, de Stefan Fjeldmark et Jesper Møller (2006)

Cette version filmique du volume Astérix et les Normands, réalisée par deux Danois, joue sur un graphisme à l'ancienne très soigné et plutôt plaisant. Mais l'ensemble de la production transpire trop le formatage télévisuel et manque singulièrement d'audace ou d'inspiration, sans parler de la bande son étrangement détonante.



12. Astérix & Obélix - Au service de sa Majesté, de Laurent Tirard (2012)

Le réalisateur du Petit Nicolas passe au petit Gaulois dans ce film inspiré des bandes dessinées Astérix chez les Bretons et Astérix et les Normands, qui se démarque surtout par un scénario fun et des dialogues ciselés. La direction artistique est irréprochable, tout comme le casting. Édouard Baer fait un Astérix résolumment impertinent face aux bonnes pioches Guillaume Gallienne (en Jolitorax) et Vincent Lacoste (en Goudurix). Mais le public a peu goûté cette vision pas tout à fait fidèle et avec moins de 4 millions d'entrées, le film n'est pas le succès commercial espéré. Il reste même à ce jour comme le film Astérix en live action le moins performant du box-office.



11. Astérix le Gaulois, de Ray Goossens (1967)

C'est le tout premier. Vingt ans après la parution de ses premières aventures, Astérix débarque sur grand écran dans un film d'animation... qui a clairement mal vieilli. Réalisée avec un animographe, une machine inventée aux débuts des années 1960 pour produire des dessins animés de façon rapide et économique, cette adaptation est faite sans Goscinny et Uderzo, même pas mis au courant du projet. Reste aujourd'hui la voix incontournable de Roger Carel, qui doublera le courageux Gaulois jusqu'en 2014 !



10. Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu, de Guillaume Canet (2023)

Les grands projets de Guillaume Canet, qui voulait initialement tourner en Chine une histoire totalement inédite, dans des décors grandioses, ont été pourris par le COVID. La production a dû s’adapter. Tout n’est pas réussi (les combats kung-fu, le défilé de stars accessoires, d’Angèle à McFly et Carlito, l’atonie étrange de certaines scènes), mais l'idée la plus forte, celle de remettre au cœur du récit la figure d’Astérix et d’Obélix, est parfaitement mise en oeuvre. C’est le nerf du film, qui ramène son projet sur un terrain à la fois plus personnel et plus humain, celle d'une histoire d’amitié naissante, l’empêchant de s’écrouler sous son déluge numérique.



9. Astérix et la Surprise de César, de Gaëtan et Paul Brizzi (1985)

Mélange entre les BD Astérix gladiateur (1964) et Astérix légionnaire (1967), le film est le premier réalisé pour Gaumont. Les jumeaux Brizzi ont repris un projet déjà en cours et ont eu moins d'un an pour le finaliser. Mais le résultat est une bonne... surprise ! Avec son animation classique, beaucoup de rythme et un humour qui fait mouche, ce dessin animé méconnu mérite d'être redécouvert. Ne serait-ce que pour apprécier l'ambiance musicale étonnante imaginée par Vladimir Cosma et qui baigne tout le film.



8. Astérix et le Coup du menhir, de Philippe Grimond (1989)

"Après la pluie, le beau temps..." Adapté des albums Le Combat des chefs (1966) et Le Devin (1972), ce film à l'animation sublime marque la fin de la période 80's du petit gaulois. Un long métrage enfantin sur la forme, mais très intelligemment écrit par deux Allemands (Yannick Voight et Adolf Kabatek), bourré de dialogues qui font mouche et avec un petit grain de folie en plus (celui de Panoramix) qui ne gâche rien.



7. Astérix & Obélix contre César, de Claude Zidi (1999)

Et si Daniel  Auteuil avait accepté de jouer Astérix ? Avant Christian Clavier, c'est lui qui avait été casté pour incarner le Gaulois mis en images par Claude Zidi. Mais finalement, la star des Visiteurs a repris le job pour donner vie à l'écran au héros de Goscinny et Uderzo. Une première produite avec de gros moyens, pour recréer le plus fidèlement possible l'atmosphère des bandes-dessinées. L'effort est à saluer et ne manque pas d'âme, dans une oeuvre en forme d'hommage attendrissant... bien que très marqué par l'humour des années 1990.



6. Astérix : Le Secret de la potion magique, d'Alexandre Astier et Louis Clichy (2018)

Une nouvelle adaptation animée en relief, mais cette fois pour une histoire inédite. Si le but était d'éviter la comparaison avec les BD d'origine, ce n'est qu'une semi-réussite, puisque les fans y reconnaissent des bouts entiers du Tour de Gaule ou du Combat des chefs. Un exemple concret : si le jeu des anachronismes a souvent fait mouche dans Astérix, les références venues tout droit d'animes japonais (déjà présentes dans Ciel lui tombe sur la tête, BD parue en 2005) tombent un peu à plat. Restent quelques bonnes idées (les gags de répétition sur les sangliers ou les multiples druides) et le retour d'un Christian Clavier investi en Astérix, suite à la décision de Roger Carel de prendre sa retraite.



5. Astérix chez les Bretons, de Pino Van Lamsweerde (1986)

Pas le plus connu des films d'animation sur Astérix, mais certainement l'un des plus réussis. Pierre Tchernia adapte ici la bande dessinée éponyme avec beaucoup d'esprit, truffant son scénario de références modernes et de traits d'humour étonnants. Un film malin qui joue avec les codes de la rivalité franco-britannique dans une aventure hyper-rythmée, et qui prend quelques libertés avec l'oeuvre originale, pour le meilleur.



4. Astérix et Cléopâtre, de René Goscinny et Albert Uderzo (1968)

"Et un peu de sucre en poudre !" Si vous connaissez par coeur la recette du "pudding à l'arsenic", vous savez pourquoi Astérix et Cléopâtre est toujours aussi culte, un demi-siècle après sa sortie en salles. Réalisée par René Goscinny et Albert Uderzo - qui ont repris les clés de leur camion après avoir été écartés du premier film, Astérix Le Gaulois - cette adaptation rejoue très fidèlement leur bande dessinée et réussit surtout à transposer à l'écran cet humour permanent, bourré de troisième degré, qui la traverse de la première à la dernière page. Certes, l'animation a vieilli et les dessins semblent bien sommaires aujourd'hui. Mais le film n'a rien perdu de son charme désuet et fourmille de petits détails qu'on découvre ou redécouvre après chaque visionnage.



3. Astérix - Le Domaine des Dieux, d'Alexandre Astier et Louis Clichy (2014)

"L'âme d'Astérix, c'est quelque chose de fragile", disait Alexandre Astier en présentant sa première adaptation dans Première. Célèbre pour avoir mis en scène des Gaulois Bretons forts en gueule et prompts à la bagarre dans sa série Kaamelott, il a effectivement su capter quelque chose de l'essence d'Astérix, en adaptant très fidèlement Le Domaine des Dieux avec l'aide de l'animateur Louis Clichy, qui leur offre un look tout rond collant parfaitement à cette sortie en 3D. Astier se donne un mini-rôle marquant ("Chargez !") et invite ses potes comédiens (Guillaume Brillat, Laurent Lafitte, Florence Foresti... et un certain Alain Chabat) à doubler le reste des personnages cultes des BD. Ce sera d'ailleurs la dernière fois que Roger Carel prêtera sa voix légendaire à Astérix.



2. Astérix & Obélix - Mission Cléopâtre, d'Alain Chabat (2002)

De loin l'épisode en live préféré du public. Et ce même si Alain Chabat a pris le parti de s'éloigner des BD pour miser sur l'"humour Canal". Tout en conservant pas mal de blagues de Goscinny (son amour des jeux de mots, notamment), et en faisant aussi souvent le lien avec ses adaptations animées (la scène de la pyramide plongée dans le noir), il enclenche une machine à vannes imparable. En s'auto-offrant le rôle de César, il reste au coeur du concept tout en étant assez peu présent à l'écran, comme un manifeste de ce que sera sa comédie : ce sont surtout les seconds rôles qui brillent ici. Si Clavier est étrangement en retrait, Jamel fait le show comme jamais, Edouard Baer se révèle génial en roi de l'impro, Gérard Darmon compose un Amonbofis délicieusement maléfique et Monica Bellucci remporte la Palme du charme en Cléopâtre. Quant à Gérard Depardieu, il est plus touchant que jamais en Obélix enfantin et gaffeur.


 
1. Les Douze Travaux d'Astérix, de René Goscinny et Albert Uderzo (1976)

Dernier film d'animation réalisé par Goscinny et Uderzo en personnes, cette production des éphémères studios Idéfix - qui fermeront peu après dès 1978 - est sans aucun doute l'adaptation d'Astérix la plus aboutie. Une narration à sketchs à l'aventure incessante, que les deux créateurs de la BD ont voulu entièrement originale, ne s'inspirant d'aucune de leurs BD. En résulte ce pastiche succulent des travaux d'Hercule, incroyablement pertinent, qui tacle tour à tour la société de la surconsommation ou les lourdeurs de l'administration. Un film désopilant et irrévérencieux, qui n'hésite pas à refaire l'histoire, en mettant carrément Jules César à la retraite... Ils sont forts ces Gaulois !