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Le président du jury du Festival 2016 était l'invité ce week-end des Rencontres de cinéma de Canal+.

Alors qu'on se demande encore pourquoi son Mad Max : Fury Road n'a pas eu les honneurs de la sélection en compétition l'an dernier, George Miller sera au centre de toutes les attentions cette année. Le cinéaste australien sera le président du jury de cette 69ème édition, nouveau chapitre de son histoire commune avec la Croisette. À cette occasion, les Rencontres de cinéma de Laurent Weil, diffusées il y a quelques jours sur Canal+, se sont arrêtées à Sydney pour revenir sur certains souvenirs cannois du maître.

George Miller est en effet un habitué des jurys du Festival, dont il a déjà fait partie à deux reprises en 1988 et 1999. Cette année, ce sera à la plus haute des fonctions symboliques qu'il aura droit, un honneur qu'il a accepté sans se poser de questions : "Tout d'abord, je me suis dit : 'Comment je vais pouvoir chambouler mon emploi du temps ?'. Et ensuite, je me suis dit que peu importe ce que je devais bouger dans mon agenda, je devais être à Cannes" !

Le jury du Festival de Cannes 2016 est révélé

L'interview s'arrête notamment sur le second passage de Miller en tant que juré à Cannes. C'était en 1999, l'année où le jury présidé par David Cronenberg a remis la Palme d'Or au Rosetta des frères Dardenne et le Grand Prix à L'humanité de Bruno Dumont. Un palmarès qui avait divisé les observateurs à l'époque, mais qui, de l'aveu de Miller, s'est immédiatement imposé comme une évidence aux yeux du jury, du moins pour la Palme.

"C'est très complexe. Faire partie d'un jury, c'est faire partie d'une énergie collective. Dans le souvenir que j'en ai, lors de la projection du matin, certains membres du jury se sont mis à déprimer, et ça a gagné tout le monde. Et puis dans l'après-midi, on a vu Rosetta. Ça a réveillé tout le jury, et pourtant le film est difficile. […] Quand tout le monde s'est réuni le dimanche pour voter, il nous a fallu seulement quarante-neuf secondes pour nous décider. C'était unanime. Gilles Jacob nous a dit qu'il n'avait jamais vu un jury prendre une décision aussi vite ! Mais il a fallu une très longue discussion pour le reste du palmarès".

Le reste de l'interview revient sur la carrière (hétéroclite) de George Miller, ses jeunes années d'étudiant en médecine, le tournage des Mad Max, ses films plus familiaux que sont Babe ou Happy Feet... En attendant bien sûr un éventuel cinquième volet de sa saga culte, sur lequel le cinéaste prend bien soin de botter en touche, tout en rappelant qu'il avait de la matière pour écrire plusieurs scénarios sur ses nouveaux personnages.