Toutes les critiques de Poupoupidou

Les critiques de Première

  1. Première
    par Isabelle Danel

    Racontée en voix off par la morte (comme dans Sunset Boulevard) et par l’apprenti détective (comme dans tout bon film noir), cette histoire de starlette de province joue avec le déjà-vu et friserait même le banal s’il n’y avait les digressions singulières, les hors champs surprenants et des seconds rôles joliment dessinés : la réceptionniste gothique de l’hôtel, la petite coiffeuse déguisée en geisha, le jeune brigadier qui se prépare à intégrer la police scientifique canadienne... Tous ont un rêve d’ailleurs. À l’image de David, qui se prend pour James Ellroy, et de Candice, qui s’envisageait en réincarnation de Marilyn. L’excellent Jean-Paul Rouve se dépasse, dans son rôle le plus complexe, tandis que Sophie Quinton explose dans celui d’une ravissante pas du tout idiote. Poupoupidou cache, sous son onomatopée rigolote, le I Wanna Be Loved by You qui le précède dans la célèbre chanson. Et, sous un humour ravageur, de magnifiques plages d’émotion.

Les critiques de la Presse

  1. StudioCiné Live
    par Xavier Leherpeur

    Une construction dont l'indéniable maîtrise sait se faire discrète et s'effacer face au plaisir communicatif des acteurs et de leur personnage légèrement décalé. Sophie Quinton, radieuse et mélancolique, est une Marilyn version Franche-Comté plus que séduisante et Jean-Paul Rouve tient superbement à distance le cliché pour toucher à la vérité douce-amère de cet écrivain. Un duo impeccable auquel il convient d'associer Guillaume Gouix (Belle épine), qui trouve enfin un rôle digne de son talent et de son charisme. En d'autres termes, c'est un coup de coeur.

  2. Le JDD
    par Danielle Attali

    Vous croyez en la réincarnation? Candice oui… C’est toute l’astuce de Poupoupidou, où Sophie Quinton émeut en héroïne fragile et glamour et où Jean-Paul Rouve, bourru, obstiné, pince-sans-rire, nous embarque illico dans une province d’un exotisme absolu. Les seconds rôles sont tous impeccables et les dialogues justes et plein d’humour.

    L’ensemble atteint l’excellence et forme un cocktail d’une originalité exceptionnelle, à la fois drôle, tragique et très malin. Sans conteste (ne vous fiez pas à l’affiche ratée) l’un des meilleurs films de ces douze derniers mois, toutes nationalités confondues.

  3. Elle
    par Françoise Delbecq

    Une histoire saisissante qui fonctionne admirablement. Il faut du talent à Gérald Hustache-Mathieu pour s'attaquer à un tel mythe. Sophie Quinton, qui interprète cette Marylin, réveille les fantasmes enfouis sous les congères de Mouthe... Une réussite !

  4. Paris Match
    par Alain Spira

    Tenant le volant de son scénario comme un pilote de rallye, le metteur en scène Gérald Hustache-Mathieu négocie avec adresse les virages de son polar. Drôle, bourré de clins d'oeil, mais pas de tics, Poupoupidou a bien quelques défauts de jeunesse. Une jeunesse que nous lui souhaitons éternelle.

  5. Positif
    par Philippe Rouyer

    Le cinéaste réussit quelques beaux portraits et affirme son talent dans les situations cocasses, mais il se montre plus laborieux dans l'échafaudage de son intrigue.

  6. Les Inrocks
    par Serge Kaganski

    Hustache-Mathieu, lui, ne rêve pas d’Hawks ou Hitchcock, mais de Lynch, de Van Sant et des frères Coen, jumelant Mouthe avec Fargo et Twin Peaks.
    Mais de ses rêves américains, il ne saisit que la surface (certes brillamment : photo, son et montage ultrachiadés, BO pop-rock superbe…), pas l’épaisseur, ni l’ampleur ni le mystère.
    Là où les Godard, Truffaut, Moulet, Desplechin aujourd’hui, digèrent leurs fantasmes américains dans un cinéma totalement personnel et finalement très français, Hustache-Mathieu n’en restitue qu’une belle mais pâle copie, peinant à dépasser le stade de la citation et du complexe français, sujet et limite de ce film.

  7. Le Monde
    par Jean-Luc Douin

    Telle est l'intrigue de ce polar (volontairement) anémié, au rythme et à l'atmosphère dignes d'un film finlandais (Kaurismäki mâtiné du Fargo des Coen), où le California Dreamin' de The Mamas & The Papas est repris en mode jazzy crépusculaire par José Feliciano, et où l'ambiance de trou perdu est égayée ici et là par des gags saugrenus - Jean-Paul Rouve n'est pas Philip Marlowe. La meilleure trouvaille de Gérald Hustache-Mathieu est d'avoir imaginé une histoire d'amour ratée entre une loque vivante et une bombe sexuelle décédée. Deux moins que rien habités par le sentiment d'imposture. Sa malice est d'avoir calqué le destin de la starlette de campagne sur celui de Marilyn Monroe. La pin-up du Jura vécut et imita Norma Jean Baker jusqu'à en mourir. Tous ces clins d'oeil sont à glaner dans ce divertissement qui n'est pas sans charme.

  8. A voir à lire
    par Virgile Dumez

    Sympathique de bout en bout, cette solide enquête policière bénéficie de l’interprétation ironique de Jean-Paul Rouve, décidément très à l’aise dans l’humour pince-sans-rire.

  9. Télérama
    par Louis Guichard

    Ce fantasme d'Amérique, Gérald Hustache-Mathieu (dont c'est le deuxième long métrage, après Avril) l'assume lui-même avec humour. Il se prend malicieusement pour les frères Coen (dans la neige de Fargo), voire pour Otto Preminger - en esquissant une histoire d'amour virtuelle entre l'enquêteur et la disparue, comme dans Laura. Midinette juste ce qu'il faut, il adresse à Gus Van Sant des clins d'oeil de fan transi : le visage gelé de la miss météo rappelle celui de Nicole Kidman, sous la glace, dans Prête à tout ; un ado en tee-shirt jaune, impression taureau, sort tout droit d'Elephant... Mais entre deux citations, le réalisateur manifeste aussi son talent pour inscrire les personnages dans des décors de no man's land. Et pour les à-côtés de l'intrigue. La confusion des sentiments, quasi subliminale, entre l'écrivain et le flic, est typique de ces faux détails qui font les vraies bonnes séries B.

  10. Le Parisien
    par Pierre Vavasseur

    Dans ce film laborieux, la température extérieure est constamment en dessous de zéro. De la même façon, le scénario, qui a dû donner de sacrés maux de tête à ses auteurs, reste… froid. Un joli Meccano ne fait pas un bon film