Eiffel au cinéma, un chantier de vingt-cinq ans : Partie 1 - L'amour avec un grand A
Pathé

Le coup de bluff de la scénariste Caroline Bongrand pour adapter sur grand écran la vie de Gustave Eiffel.

Cet article a été publié initialement dans le Première n°517 (avril 2021).

Une aventure faite de stop-and-go incessants durant un quart de siècle, et une issue heureuse : Eiffel, grand film d’amour sur fond de construction de la célèbre tour, a pu voir le jour sous la direction de Martin Bourboulon.

Alors qu'il sort enfin en salles cette semaine, voici le récit de son incroyable épopée.

Par Thierry Cheze


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A quoi tient le destin d’un film ? Parfois à un souvenir d’enfance qui ressurgit quand on ne s’y attend pas. Une tour Eiffel miniature qui vous sert de doudou, par exemple… Mais patience. Car l’histoire d’Eiffel, le troisième long de Martin Bourboulon après les deux Papa ou maman, est une vraie saga. Et pour la raconter, il faut remonter le temps... jusqu’en 1997.  Auteure de cinq romans, Caroline Bongrand a des envies de cinéma. Elle met le cap sur Los Angeles au sein de la prestigieuse USC où on lui apprend qu’il faut proposer le maximum de projets, le plus souvent possible. La romancière applique donc ce concept à la lettre et, dans sa tournée des sociétés de production, après un rendez-vous compliqué, percute malencontreusement le patron de la boîte qui l’invite à lui pitcher ses histoires. Il n’accroche à aucune. « Rien d’autre ? » lui lance-t-il. « Si mais c’est trop cher pour vous ! » Forcément, ça pique sa curiosité. Elle panique, mais le souvenir du doudou de ses 6 ans ressurgit. « Je lui balance : la tour Eiffel. Et, au bluff, je me mets à lui expliquer qu’elle a été construite par amour en forme de A comme le prénom de celle que Gustave Eiffel aimait. »

Le bluff fonctionne. Il lui signe un contrat. En panique, Caroline Bongrand appelle un ami à Paris, lui demande de faire une razzia dans les librairies pour trouver des ouvrages sur Gustave Eiffel et de les lui envoyer. Quatre jours après, elle s’y plonge… et découvre que tout ce qu’elle a inventé était vrai ou presque. « Gustave avait follement aimé une femme prénommée Adrienne. Ils ont été brutalement séparés car la famille bourgeoise d’Adrienne ne le trouvait pas assez bien pour elle. Et il en a eu le cœur brisé. Je découvre aussi qu’au départ, il a refusé de construire la tour. Avant, soudain, de changer d’avis. Sans que personne ne sache pourquoi. » Caroline Bongrand tient la base de son scénario. Un film romanesque mêlant une déchirante histoire d’amour et la construction d’un des monuments les plus célèbres du monde.

A suivre...

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