Choix N°1 : Lincoln de Steven SpielbergSynopsis: Les derniers mois tumultueux du mandat du 16eprésident des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l'esclavage. Cet homme doté d'une détermination et d'un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.Adapté du livre de Doris Kearns Goodwin, Team of Rivals.L'avis de Première : À 66 ans, affichant une santé artistique à faire pâlir de jalousie ses anciens collègues du Nouvel Hollywood, Steven Spielberg semble plus déterminé que jamais à faire fructifier l’héritage de son vieux maître John Ford. Après Cheval de guerre, qui convoquait le souvenir du Technicolor dans les tranchées de la guerre de 14, ce Lincoln longtemps fantasmé reprend les choses là où les avait laissées le génial Vers sa destinée (Young Mr. Lincoln, réalisé en 1939). De la même façon que Ford racontait la jeunesse d’Abraham Lincoln par le biais d'un film de procès, Spielberg envisage le crépuscule du grand homme sous l’angle d’un suspense parlementaire constellé de joutes verbales affûtées et de monologues qui font se dresser les poils sur les bras. Certains redoutaient le biopic solennel, mais le film s’impose en fait comme une fascinante réflexion sur la loi, le langage et l’humanisme, propulsée par les intuitions formelles sidérantes du cinéaste et le script ultradynamique de Tony Kushner. La réussite du projet tient à la distance idéale que ses auteurs sont parvenus à maintenir avec leur sujet. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à observer la façon dont Daniel Day-Lewis (absolument prodigieux) s’empare de tous les clichés patrimoniaux qui s’attachent à la figure d’Honest Abe pour mieux les réinventer un à un sous nos yeux. Lincoln n’est pas une hagiographie mais le portrait d’un génie serein qui sut traduire ses idées visionnaires dans une langue universelle. Ce qui, l’un dans l’autre, est également une assez bonne définition de Spielberg lui-même. Choix N°2 : Happiness Therapy de David O. Russell Synopsis : Ayant perdu sa maison, son travail et sa femme, Pat Solatano se retrouve obligé d’emménager chez ses parents après avoir passé huit mois dans un institut psychiatrique. Pat affiche pourtant un optimisme à toute épreuve. il est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme, malgré une séparation difficile. rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant elle-même eu un parcours mouvementé. Tiffany propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour... alors qu’un lien inattendu se forme entre eux, ils vont essayer de reprendre en main leurs existences et de redécouvrir les bons côtés de la vie.L'avis de Première : Happiness Therapy aurait pu glisser dans la catégorie des films dont on voit les coutures, les intentions et les chichis à des kilomètres. Heureusement, le cinéaste se révèle être moins un charlatan poseur qu'un authentique champion de la névrose, dont le premier film, Flirter avec les embrouilles (1996), conceptualisait ce qui sous-tend son oeuvre : l'autodestruction progressive d'une cellule à priori parfaite, qu'elle soit familiale (Fighter), militaire (Les rois du désert) ou matrimoniale (ici). Bradley Cooper trouve là son meilleur rôle quant à Jennifer Lawrence, elle possède ce mélange de sensualité et d'espièglerie tordues qui font les grandes actrices. Et on n'avait pas vu De Niro à pareille fête depuis des lustres, en paternel superstitieux aussi bienveillant que toqué.  Choix N°3 : Pas très normales activités de Maurice BarthélémySynopsis: Une maison isolée, un jeune couple, un vidéaste pervers, un muet. Le tout donnant lieu à des activités normales... Mais pas très !L'avis de Première : Quatrième long métrage de Maurice Barthélemy, Pas très normales activités tente le pari risqué d’une comédie found footage en quasi-huis clos. Le gimmick pourra en fatiguer certains (il s’essouffle un peu sur la durée), mais il faut reconnaître au réalisateur l’élégance d’avoir évité la parodie facile pour tracer sa propre déconne minimaliste et offrir une rampe de lancement en or à Norman Thavaud. Si son premier rôle au cinéma ressemble à celui qu’il rode depuis plusieurs années dans ses vidéos diffusées sur le Net, sa performance shootée à l’impro révèle un tempérament comique et un sens du rythme qui n’en restent pas moins imparables et que l’on a plus l’habitude de voir dans une production Apatow que dans un film français... Le véritable phénomène paranormal dans tout ça, c’est lui. Retrouvez le reste des sorties ciné ici