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Cette semaine au cinéma, George Clooney joue les patriotes, Zack Snyder part à l'aventure avec les Chouettes de Ga'Hoole, Abdellatif Kechiche présente sa Venus Noire et Mark Wahlberg est un Very Bad Cop.Choix numéro 1 : Vénus noire, d'Abdellatif Kechiche, avec Yahima Torres, Olivier Gourmet...Synopsis : Paris, 1817, enceinte de l'Académie Royale de Médecine. "Je n'ai jamais vu de tête humaine plus semblable à celle des singes". Face au moulage du corps de Saartjie Baartman, l'anatomiste Georges Cuvier est catégorique. Un parterre de distingués collègues applaudit la démonstration. Sept ans plus tôt, Saartjie, quittait l'Afrique du Sud avec son maitre, Caezar, et livrait son corps en pâture au public londonien des foires aux monstres. Femme libre et entravée, elle était l'icône des bas-fonds, la "Vénus Hottentote" promise au mirage d'une ascension dorée...Le film est présenté en compétition dans le cadre de la 67ème Mostra de Venise.L'avis de Première.fr : Les séquences répétitives de shows questionnent notre inclination au voyeurisme et notre responsabilité dans la création actuelle de monstres, médiatiques ceux-là. Kechiche pousse la parabole jusqu’à l’écoeurement : dans une scène extraordinairement dérangeante, Sarah est livrée par son "metteur en scène" à des aristos décadents qui la tripotent avant de la prendre en pitié. La chair est triste, et l’héroïne, par ailleurs réduite au rang de vulgaire objet d’études par une communauté scientifique inhumaine, n’a pas d’échappatoire. L’interprétation presque désincarnée de Yahima Torrès (aucune étincelle de vie dans son regard, ce qui est volontaire) accentue la neutralité de la mise en scène, qui cherche moins à plaire qu’à faire réfléchir. Clinique, certes, mais aussi d’une impressionnante ambition visuelle et narrative, Vénus noire range définitivement Kechiche parmi les réalisateurs qui comptent.Bande-annonce : Choix numéro 2 : The American, d'Anton Corbijn, avec George ClooneySynopsis : Jack est un tueur à gages habile et expérimenté. Toujours en alerte, il n’a aucune attache. Quand une mission tourne mal et lui coûte la vie de la femme qu’il aime, il se fait la promesse que son prochain contrat sera le dernier. Cette ultime mission le conduit dans un pittoresque village italien niché dans de hautes collines. Mais pour Jack, chaque lieu peut se révéler un piège et chaque personne une menace. Toutefois, il prend goût aux confidences échangées autour d’un armagnac avec le prêtre du village, et se laisse entraîner dans une liaison avec une belle italienne. Mais en baissant la garde, Jack prend peut-être des risques. Une menace semble se rapprocher, et la mystérieuse femme qui l’a engagé n’est peut-être pas ce qu’elle prétend. Alors que Jack, de plus en plus méfiant, envisage de vivre, aimer et mourir en Italie, la tension monte jusqu’à la confrontation ultime, dans le dédale des ruelles escarpées du village.L'avis de Première.fr : De loin, on pourrait croire qu' Anton Corbijn, photographe et réalisateur de clips, passé au long métrage il y a trois ans avec Control (biopic chiadé sur le chanteur de Joy Division), a vendu son âme à Hollywood. Sauf que son film n'a pas grand-chose à voir avec le thriller bourrin que laisse présager la bande-annonce. Très peu d'action, encore moins de mots : The American est avant tout le portrait impressioniste d'un tueur au bout du rouleau. Une épure de polar où Clooney reprend humblement le flambeau du Samouraï de Melville. Il en faut du talent pour arriver à émouvoir avec un personnage qui, dans les cinq premières minutes, abat froidement une femme dans le dos. Souvent filmé à hauteur de nuque, ce qui accentue sa vulnérabilité, l'Américain est saisi dans les gestes d'un quotidien quasi monacal qui disent mieux sa solitude que les dialogues. On le voit accomplir le rituel de sa gym matinale. Assembler, en artisan méticuleux, un fusil à lunette sur mesure pour le compte d'une mystérieuse cliente. Pratiquer l'amour tarifé. Autant de remparts à son chaos interne. Corbijn excelle à distiller une atmosphère à la fois douce et mortuaire, comme si sa caméra compassionnelle accompagnait Jack dans son dernier voyage. L'histoire d'amour qui se joue entre le tueur et la pute au grand coeur tient nettement plus du cliché, sans que cela porte vraiment atteinte à la singularité de ce beau film désenchanté. Corbijn n'a pas perdu le contrôle.Bande-annonce : Choix numéro 3 : Very Bad Cops, d'Adam McKay, avec Mark Wahlberg, Will Ferrell, Eva Mendes...Synopsis : Les inspecteurs Christopher Danson et P.K. Highsmith sont les meilleurs flics de la ville. Ce sont des héros que rien n’arrête. Leurs collègues vont même jusqu’à se faire tatouer leur nom.Mais dans la police, il y a les cadors… et les autres, comme Gamble et Hoitz, deux petits inspecteurs sans envergure, toujours dans l’ombre, au second plan sur les photos. Pourtant, un jour ou l’autre, chaque agent rencontre l’occasion de passer à la postérité.Lorsque Gamble et Hoitz se chargent d’une affaire apparemment banale, ils se retrouvent vite au cœur de la plus grande affaire criminelle que la ville ait connue. C’est la chance de leur vie, mais ont-il vraiment ce qu’il faut pour la saisir ?L'avis de Première.fr : Very Bad Cops sera-t-il le film de la consécration en France pour Will Ferrell ? C’est en tout cas le plus universel, un buddy movie classique mettant en scène un tandem contre nature amené à triompher des moqueurs et des hors-la-loi. À coups de répliques saugrenues, d’humiliations répétées et de sauvetages accidentels, Very Bad Cops remplit souvent son cahier des charges. Il lui manque cependant un peu (beaucoup ?) des dérapages et de la satire sociale qui faisaient l’originalité des précédents Ferrell - McKay. Et non, ce générique de fin absurde ressemblant à un exposé de Michael Moore ne compte pas.Bande-annonce : Choix numéro 4 : Le royaume de Ga'Hoole : la légende des gardiens, de Zack Snyder, avec les voix d'Emilie de Ravin, Sam Neill...Synopsis : Inspiré des livres à succès pour enfants de Kathryn Lasky dont les enfants raffolent, le film suit Soren, une jeune chouette fascinée par les histoires épiques que lui racontait son père sur les Gardiens de Ga’Hoole, une bande de mythiques guerriers ailés qui avait mené une grande bataille pour sauver la communauté des chouettes des Sangs Purs.L'avis de Première.fr : Si le scénario peine à captiver, la facture esthétique de l’ensemble (qui culmine lors d’un final assez grandiose) et, surtout, la meilleure utilisation du relief qu’on ait vue depuis Avatar, peuvent justifier la torture infligée par les pénibles lunettes 3D dont on est prié de se chausser. Bande-annonce : Le reste des sorties de la semaine, c'est ici !