Fran Drescher - grève des acteurs à Hollywood
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Fran Drescher, la présidente de du syndicat des acteurs, a poussé un énorme coup de gueule.

C’était inévitable, après l’échec d’un accord entre le Syndicat des acteurs (le SAG-AFTRA) et l’AMPTP, l’association commerciale qui représente plus de 350 sociétés américaines de production télé et cinéma. Depuis jeudi soir, les acteurs et actrices d’Hollywood sont en grève, en même temps que les scénaristes qui ont entamé leur mouvement le 2 mai 2023. Ce n’était pas arrivé depuis 1963 !

Comme les auteurs, les acteurs réclament de meilleurs salaires, et une protection contre le développement de l’intelligence artificielle. Les studios voulaient par exemple pouvoir scanner un acteur pour l’équivalent d’un jour de paie et utiliser ensuite son image sans contrepartie supplémentaire. Une situation inacceptable pour la profession.

L’actrice Fran Drescher (Une nounou d’enfer), présidente de la SAG-AFTRA, a poussé un énorme coup de gueule qui fait grand bruit sur les réseaux sociaux : "Comment peuvent-ils jouer la carte de la pauvreté et dire qu’ils perdent de l’argent à droite à gauche quand leurs président touchent 100 millions de dollars. Si nous ne nous dressons pas maintenant, nous serons tous mis en péril ou remplacés par des machines".

Si la grève des scénaristes perturbait déjà la production des films et des séries, avec celle des acteurs ont passé à un tout autre niveau. Tous les tournages impliquant des acteurs syndiqués (et on en compte 160 000 !) sont bien sûr mis en pause. Mais ce n’est pas tout. Variety a fait la liste des interdictions, elle est longue comme le bras et va aussi impacter les films déjà tournés et prêts à sortir.

Les acteurs n’ont plus le droit de jouer, danser, chanter, faire des cascades, du doublage ou même de tourner en motion capture. Tout travail de promotion est également banni : interviews, podcasts, tapis rouge, posts sur les réseaux sociaux, festivals et autres cérémonies de remises de prix. Jeudi soir, les acteurs d’Oppenheimer ont ainsi quitté la première du film à Londres quand la grève a été déclarée.

Juste avant, Matt Damon, une des stars du film, avait soutenu la grève sur le tapis rouge : "Si notre direction dit que le deal n’est pas juste, alors nous devons tenir jusqu’à ce qu’on trouve un accord juste pour les acteurs".

Concrètement, le Comic-Con de San Diego, prévu du 20 au 23 juillet, va devoir annuler la plupart de ses panels. Et les deux grands festivals de la rentrée, Toronto et Venise seront privés de stars américaines. Enfin, Oppenheimer et Barbie ont pu boucler leur promotion juste à temps, mais les prochains films de l’été ne pourront pas compter sur leurs acteurs pour leur promo. Certains studios vont-ils carrément repousser leurs films dans ces conditions ?

Le dialogue est pour l’instant au point mort entre les acteurs et les studios. Bob Iger, le président de Disney qui va désormais toucher 31 millions de dollars par an avec son nouveau contrat, déclarait ainsi jeudi que les demandes des grévistes n’étaient "pas réalistes" :

"Je trouve ça très dérangeant. Notre industrie fait face à des forces de rupture et de nombreux défis, comme la reprise après le COVID, qui est en toujours en cours, ce n’est pas complètement de retour. C’est le pire moment au monde pour faire ça".

Reste une lueur d’espoir. La grève des acteurs met tellement l’industrie au point mort que les studios pourraient être contraints de lâcher du lest rapidement. Affaire à suivre…