Si tu gagnes le César, dans tes rêves les plus fous, qui aimerais-tu comme remettant ?Disons Eustache mais c’est pas mon rêve de recevoir un César… Je suis suspicieux des récompenses pour les acteurs. Faut récompenser un film, pas un acteur. On s’est cotisé pour pouvoir présenter La fille du 14 juillet aux César parce que c’était important pour le réalisateur. Chaque acteur a donné 1000 euros. De toute façon, quand tu joues bien, ça veut juste dire que tu as de bons camarades. C’est toujours bizarre, les prix spécifiques à tel ou tel métier. Il y a des chefs op qui font de belles lumières mais qui ratent des films. Je ne peux pas m’empêcher de me demander si en soignant trop sa lumière, Darius Khondji n’enlève pas aussi un peu de vie au jeu des acteurs dans le dernier James Gray. Il y a un moment dans le film qui est un tout petit mort, tu vois ce que je veux dire ? Quelle valeur ça a de faire un bon travail mais de façon isolée ? Pareil quand t’es acteur. Tu peux rater un film en jouant bien. Parfois il vaut mieux rater un peu pour servir les autres.

 

Ton moment des César préféré ?L’an dernier, j’ai été obligé de regarder la cérémonie puisque j’étais dans la salle pour mon court-métrage (Ce qu’il restera de nous), qui était nominé. J’avoue que je me suis à moitié endormi donc… On picole avant mais après t’es bloqué dans la salle et ça dure super longtemps. La fête qui suit, ça peut être sympa de boire des verres gratuits. Au dîner des présélectionnés, je vais emmener Bernard Menez, mon parrain des César. Je pense que ça lui fera plus plaisir qu’à moi. Je vais y aller pour le faire entrer, et après je me barre. En plus je tourne ce jour-là.

 

Si tu devais mettre en scène la cérémonie ?Oh, je sais pas... Ces gens qui dansent, c’est toujours un peu zarbi, non ? Les décors sont un peu ringards quand même. Les blagues, souvent mauvaises. Et les costards, les robes de soirée, tout ça, ça fait un peu nouveau riche. J’ai pas de costard, j’ai une cravate. Après t’es obligé de faire du spectacle parce que c’est pour la télé. J’aimais bien cet Américain qui avait fait des gags super violents aux Golden Globes… Ah oui c’est ça, Ricky Gervais ! En fait, c’est Godard qui devrait être maître de cérémonie. Je rigole pas, ce serait super.

 

Le rôle de ta vie : quoi, où, quand, avec qui ?En tant que metteur en scène, je réalise les trucs que je veux faire. En tant qu’acteur, je n’ai pas de rêve spécifique.

 

Ta plus grande récompense ?Le bac L sans mention.

 

Le César, tu le mettrais où ?Je le filerais au réalisateur. Ou au producteur. Avec mon court, j’ai gagné plein de prix et j’ai tout donné.

Interview Stéphanie Lamome

 

Vincent Macaigne est nommé au César du meilleur espoir masculin pour La fille du 14 juillet d’Antonin Peretjatko.