Half Moon

La musique est l'âme d'un peuple, semble nous dire Bahman Ghobadi dans ce road-movie à la fois drôlatique et poétique, onirique et politique. (...) Ce constat, Ghobadi l'établit sur un ton plein de légèreté: la gravité de son propos où se mêlent la présence de la répression et l'omniprésence de la mort ne l'empêche pas, bien au contraire, de multiplier les péripéties comiques ou les notations fantasques au fil du voyage en bus conduisant Mamo vers son destin.

Le résultat est un road movie onirique, une allégorie de la souffrance et de la résistance séculaires d'un peuple martyrisé par l'Histoire.

Début étincelant, avec un combat de coqs placé sous le parrainage de Kierkegaard… La verve et la fantaisie du cinéaste se teintent d’un lyrisme mélancolique lorsqu’on découvre la ville des 1 334 femmes exilées pour avoir osé chanter en dépit de l’interdiction des autorités. Des longueurs, sur la fin, affaiblissent dangereusement ce conte à la morale superbe : « Même mourir ne porte pas malheur. »