Toutes les critiques de I Don't Want to Sleep Alone

Les critiques de Première

  1. Première
    par Didier Roth-Bettoni

    C'est peut-être la faiblesse de ce film par rapport aux chefs-d'oeuvre de Tsai Ming-Liang que de se disperser sur tant de personnages et d'histoires dont on a parfois l'impression qu'il ne sait que faire. Mais qu'importe. On reste sidéré par sa manière de proposer des plans fixes où rien ne se fige jamais, son sens incroyable du silence, sa gestion du temps, sa liberté dans la représentation du sexe...

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Jacques Morice

    Même au fond du désespoir et de la mouise, il y a toujours une lueur d’espoir. C’est la force de ce cinéma éminemment poétique où ce qui reste de vivant chez les personnages rappelle l’inertie majestueuse de certains animaux. Dans cet univers plombé par une chaleur moite, chaque geste coûte : hors du lit, point de salut. C’est là que sont magnifiés l’amour, le sommeil, la respiration. Et lorsque l’air vient à manquer – une brume toxique s’abat un moment sur la ville –, le baiser le plus torride peut faire office de bouche-à-bouche.

  2. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    On pourrait donc appeler cela un vaudeville, si l'on ne craignait de tromper le lecteur sur la marchandise. Disons alors, à l'image du couteau sans lame auquel il manque le manche cher à l'écrivain allemand Lichtenberg : un vaudeville sans rebondissement auquel il manque la parole. Mais un film néanmoins plein de surprises. Une sorte d'opérette fantastique dont le héros serait le lumpenproletariat de Kuala Lumpur(...). Et puis il y a, bien sûr, cette charge érotique propre à Tsai Ming-liang : un mélange improbable de trivialité et de délicatesse, une éruption inopinée, douce frénésie dans un monde froid comme la mort.(...) Cet hommage circonstancié aux damnés de la terre vaut en vérité pour toute l'oeuvre de Tsai Ming-liang : comme mise en scène d'un stade terminal du cinéma et comme croyance renouvelée dans la faculté de cet art à faire bander la mort.

  3. Elle
    par Helena Villovitch

    Dans sa Malaisie natale, le réalisateur de "The hole", qui tournait jusque-là à Taïwan, reprend ses thèmes favoris: l'eau, l'obsession de la propreté, le voyeurisme, la frustration. Et, à travers ses images d'une grande beauté, l'amour est omniprésent.