Toutes les critiques de Mobile Homes

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    C’est l’histoire d’une mère courage indigne. Un paradoxe qui fait le sel de ce premier long métrage, découvert à la Quinzaine des Réalisateurs. Elle s’appelle Al. Et avec son fils Bone et son compagnon Evan, elle sillonne ls routes américaines et canadiennes en espérant un jour enfin se poser, entamer une vie « normale », se sédentariser. Mais à force de jouer avec le feu en survivant de petits trafics (de coqs de combats), elle va mettre l’avenir et plus précisément la vie même de son gamin en jeu. S’en rendre compte et donner alors cet équivalent du coup de pied au fond de la piscine pour entamer une autre existence loin de ce compagnon avec qui elle vit une passion charnelle tout en devenant synonyme de menace qui rôde sans avoir l’intention d’être laissé sur le bord de la route. Il y a du Winter’s bone dans la manière dont ce film traite d’une famille en souffrance, aussi explosée qu’explosive, sans jamais verser dans le glauque ou le misérabilisme mais en cherchant toujours, et surtout dans les moments les plus noirs, la lumière au bout du tunnel.  Le tout porté par une comédienne exceptionnelle qui n’a pas encore trouvé la reconnaissance publique que son insensé talent mérite : Imogen Poots, révélée voilà 11 ans dans 28 semaines plus tard et vue depuis avec le même bonheur chez Hideo Nakata, Cary Fukunaga, Michael Winterbottom, Jeremy Saulnier, Terrence Malick et surtout Peter Bogdanovich. Voyez et revoyez Broadway therapy, une fois découvert Mobile homes et vous comprendrez pourquoi cette actrice aussi à l’aise dans la comédie pétillante que dans le drame bouleversant décrochera tôt ou tard l’Oscar qu’elle mérite