Nanny McPhee et le Big Bang

Entre ce scénario foutraque au possible et des tentatives de séduction visuelle aussi flatteuses qu'un mur crépi au beurre d'escargot, sans oublier une diarrhée de gags à base de chutes dans la boue, d'un corbeau roteur et de dialogues où le mot "caca" revient comme un mantra, les bras, les yeux, les oreilles et le reste nous en tombent. Cela posé, le pire sortilège de ce spectacle est de transformer Maggie Gyllenhaal en mauvaise actrice. Pour l'adulte cinéphile qu'on n'a jamais cessé d'être, c'est impardonnable.

Le film a la saveur de ces livres d'enfants aux dessins à la fois précis et rêveurs, au récit péremptoire et fantasque.

Nanny McPhee, nounou d’enfer et providence des familles, est de retour dans une nouvelle aventure familiale. Adaptée et jouée par Emma Thompson, Nanny a des méthodes éducatives très personnelles, et très efficaces ! Sur le même canevas que le premier épisode, le film réunit une famille débordée, un personnage malintentionné, des tueuses à gages inattendues et des tas d’animaux, dont de mignons cochons pratiquant l’escalade ou la natation synchronisée ! C’est évidemment ce volet que les petits aimeront, ainsi que les nombreux tours de magie. Une comédie familiale en dépit de certaines longueurs.

Cette suite, qui enseigne des valeurs telles que le partage ou l’entraide, s’adresse en priorité aux plus jeunes, qui s’amuseront des facéties des personnages, jamais à court d’idées quand il s’agit de faire des bêtises.

Si le film souffre de quelques baisses de régime, l’enthousiasme de son interprète, scénariste et productrice est intact.

Après une entrée en matière musclée, les "leçons" de la super-nounou sont dispensées sur un mode de plus en plus enchanteur. Synthèse de Mary Poppins et de Super-Nanny (la vedette de télé-réalité qui rééduque les enfants à la demande de parents dépassés), le personnage est toutefois plus proche de la première, et c'est ce qui la rend sympathique.

Structuré par les cinq leçons qu'elle se propose d'inculquer à ses petits monstres (pacifisme, partage, entraide, courage, foi), le film échappe à la mièvrerie à la faveur de quelques moments d'une réelle cruauté, et d'une palette de personnages secondaires d'une veulerie insondable.

Effets spéciaux ratés, excès de sentimentalisme, scénario vu et revu : film banal et mièvre.

Big band ou big crash ? Ici, malgré quelques contorsions scénaristiques pour faire actuel, tout se perd dans des circonvolutions sans intérêt, voire carrément lourdingues. Miss McPhee, si laide dans une époque portée sur l’esthétique, est aussi bien trop cool.

Sans magie, la réalisatrice, elle, fait ce qu'elle peut.

Qu’est-il arrivé à Emma Thompson ? A nouveau scénariste et interprète, elle livre ici une comédie poussive, mille fois moins inspirée que le premier « Nanny McPhee », il y a quatre ans.
Restent les décors et les costumes, et quelques gags bon enfant réservés aux moins de 10 ans.