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Ca raconte quoi ? Un dîner mi-familial mi-amical qui dégénère lorsque le futur père d’un bébé annonce le prénom que sa femme et lui ont choisi pour le petit. "Un enfant, c’est le début du bonheur, expliquait l’affiche du film. Un prénom, c’est le début des emmerdes".Avant d’être une comédie au cinéma, Le prénom était une pièce de théâtre d’Alexandre de La Patellière et Mathieu Delaporte qui a connu un grand succès. Inaugurée en septembre 2010, elle a été achetée dans plusieurs pays pour être adaptée sur les scènes étrangères, dès la première semaine de représentation. Un mois après, c’est le cinéma qui en achetait les droits.C'est avec qui ? La même équipe que sur scène, ou presque : si Patrick Bruel, Valérie BenguiguiGuillaume de Tonquédec et Judith EL ZEIN reviennent, Jean-Michel Dupuis a été remplacé à l’écran par Charles Berling. En 2011, tous les acteurs avaient été nommés aux Molières pour la pièce, sauf Bruel -mais l'équipe était repartie bredouille. Surprise, aux César, il est largement mis en avant, avec une nomination dans la catégorie meilleure acteur, alors que ses deux collègues également nommés, De Tonquédec et Benguigui, sont présents parmi les seconds rôles.Nominations ? 5, soit moitié moins que pour Amour et Les Adieux à la Reine. Meilleur Film, meilleur acteur (Patrick Bruel), meilleure actrice dans un second rôle (Valérie Benguigui), meilleur acteur dans un second rôle (Guillaume de Tonquédec) et Meilleure adaptation.Pourquoi fallait le voir ? Les adaptations de pièces en huis clos au cinéma, ça passe ou ça casse. Le prénom tire son épingle du jeu grâce à une mise en scène rythmée (pour éviter l’effet "théâtre filmé", les réalisateurs ont par exemple inclus des images pour illustrer certaines anecdotes). Les dialogues fusent et les comédiens connaissent sans surprise leur partition sur le bout des doigts. Résultat, lorsque l'ambiance se dégrade, on sent qu’ils prennent un malin plaisir à se défouler devant la caméra.Ca repart avec quoi ? Difficile à dire, tant la concurrence est rude. Ce n’est pas un secret, la comédie est souvent considérée comme un genre mineur aux César, et côté drames, cette année, il y a du lourd. On voit mal comment Le prénom pourrait faire le poids face à Amour ou De rouille et d’os dans la catégorie suprême. En suivant ce raisonnement, les deux auteurs de la pièces ont peu de chance de remporter le César face au scénario de Jacques Audiard et Thomas Bidegain.Côté acteurs, Bruel a créé la surprise en étant nommé, mais là aussi, il y a du lourd face à lui, notamment Jérémie Renier, métamorphosé dans Cloclo et Jean-Louis Trintignant, poignant dans Amour.Les seconds rôles vont devoir faire face à l’avalanche Camille Redouble, deux personnalités étant nommées chez les hommes ET chez les femmes, mais c’est encore ici que Valérie Benguigui et Guillaume de Tonquédec ont le plus de chance d’être récompensés.L'équation win des César :Carnage (adaptation d’une engueulade théâtrale par Roman Polanski, qui a remporté avec Yasmina Reza le César du meilleur scénario) + La Bûche (chamailleries aussi, mais en famille, le film de Danièle Thompson a offert à Charlotte Gainsbourg le trophée de la Meilleure actrice dans un second rôle il y a 13 ans) + Jacques Dutronc (chanteur devenu acteur et grand vainqueur du César en 1992 pour Van Gogh) x Le dîner de cons, l'emblème de la pièce culte devenue un film culte (reparti de la cérémonie de 1999 avec les César de la meilleure adaptation, du meilleur acteur pour Jacques Villeret et du meilleur second rôle pour Daniel Prévost) = un potentiel maximum de 6 César, comme Les adieux à la reine (mais pour d’autres raisons).Elodie BardinetVoir aussi :César 2013 : quelles sont les chances d'Amour ?César 2013 : quelles sont les chances de De rouille et d'os ?César 2013 : quelles sont les chances de Dans la Maison ?