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Le Solitaire, Le Dernier des Mohicans, Hacker... : Michael Mann commente sa filmo

Michael Mann par Michael Mann

A l'occasion de Hacker, son cyber thriller avec <strong>Chris Hemsworth</strong> sorti un peu sous le manteau, nous avons tenté de faire commenter sa filmo à <strong>Michael Mann</strong>. S'il ne s'est pas prêté très volontiers au jeu et que nous avons manqué de temps, voici ce que nous avons réussi à lui sous-tirer. Depuis Le Solitaire, patron du reste de son oeuvre, jusqu'à ses oeuvres télé, voici une filmo commentée partielle de <strong>Michael Mann</strong>.<strong>Propos recueillis par Gérard Delorme</strong><strong>>>> "Dans Hacker, la technologie diffère, les personnages aussi"</strong> 

La Forteresse noire (1983)

<strong>Après <em>Le Solitaire</em>, vous tournez <em>The Keep</em> (La Forteresse noire), qui est très chargé en effets spéciaux. Qu?avez-vous appris sur ce film ?</strong>A ne pas commencer à tourner si le script n?est pas fini ! On avait de la pression pour faire ce film en moins d?un an pour des raisons fiscales et j?ai dit « d?accord, je peux m?en charger ». Du coup, nous avons commencé avec un scénario pas tout-à-fait prêt. Mais notre plus gros problème avec les effets spéciaux  a été la mort tragique de Wally Veevers (superviseur des effets visuels) en pleine post production. Il avait une façon très personnelle de travailler et on a eu du mal à lui trouver des remplaçants à Londres.   

Public Enemies (2009)

<strong>Public Enemies était aussi un film d?époque, mais vous avez utilisé des caméras numériques pour explorer les années 30.</strong>La seule raison d?utiliser les caméras numériques est qu?elles arrivaient à rendre la réalité des années 30 comme si vous aviez été magiquement propulsé dans ces années-là. Grâce à la résolution supérieure, à l?amélioration des contrastes, ça rendait les choses plus vraies. Et c?est ce que je voulais. Je faisais aussi confiance à notre décorateur et à notre DA pour recréer ces années fidèlement. Nous avons fait des essais avec de la pellicule, c?était très beau, mais ça ressemblait à un drame historique conventionnel. C?est quelque chose de potentiellement admirable, mais qui met en position d?observateur distant plutôt que de donner l?impression d?être là, que c?est en train d?arriver vraiment.

Crime Story (1987)

<strong>Depuis longtemps, vous vous partagez entre le cinéma et les séries télé. Qu?est-ce qui vous attire dans ce format ?</strong>C?est la possibilité de raconter des histoires beaucoup plus longues d?une façon plus linéaire. Sur 8 ou 10 heures. <em>Crime Story</em> (<em>Les incorruptibles de Chicago</em>) était le premier serial en prime time. Un producteur m?a conseillé de le traiter comme un soap opéra en épisodes d?une heure. Brendan Tartikof et moi trouvions l?idée très bien, mais nous nous sommes demandé dans quelle mesure les épisodes devaient se suffire à eux-mêmes. A l?époque tout le monde l?acceptait, et les amateurs de séries en avalaient des quantités. Le format permet de faire des choses impossibles autrement. J?ai fait une mini série sur le meurtre et la torture d?un procureur à Mexico, <em>Drug Wars : the Camarena story</em>, qui dure six heures et on en peut pas raconter cette histoire en moins. 

Le Solitaire (1981)

<strong>Le Solitaire, votre premier film, est centré sur un homme qui rêve d?échapper à son destin. C?est quasiment un thème constant chez vous.</strong>Frank est un autodidacte qui a été exclu de la possibilité de s?épanouir normalement quand il était jeune. Il est entré en prison à 17 ans, et en est sorti à 33. Il essaie de trouver ce que sa vie devrait être. Et il le fait d?une façon très mécanique, comme un enfant sauvage. Il a fait un collage avec des images prises dans des magazines, parce qu?il n?y avait pas de télé dans les cellules à l?époque. Il veut une femme, deux enfants, une maison, et tout tient dans ce collage. Il a mis au point une formule pour vivre sa vie, et c?est ce qui rend son existence très authentique. 

Le Dernier des Mohicans (1992)

<strong><em>Le dernier des Mohicans</em> est le premier d?une série de films qui réfléchissent sur l?Amérique. Comment avez-vous abordé la représentation de l?Histoire ?</strong>La question c?est faut-il rapporter le film à l?époque présente, ou l?inverse ? Les résonnances ne m?intéressent pas, ça me paraît débile de vouloir provoquer l?empathie en faisant croire que les personnages réagissent comme on le ferait aujourd?hui. Je trouve ça suprêmement ennuyeux. Je préfère l?inverse, emmener un public contemporain dans la période. Vous y arrivez non seulement avec les costumes, les décors, mais aussi la psychologie, les attitudes et les points de vue adoptés à l?époque. Tout, depuis la façon de faire la cour, la vision du monde matériel, la vision de la propriété? 

Luck (2011)

<strong>Dans votre récente série Luck, la première fois qu?on voit Dustin Hoffman, il sort de prison. Est-ce une référence au <em>Récidiviste</em> ?</strong>Pas du tout. Simplement, David Milch <em>(le créateur de la série)</em> a imaginé ce type qui sort de prison. Il est inspiré de Mo Annenberg, qui est allé en prison pour protéger son fils ambassadeur, impliqué dans des histoires de jeu à l?époque de la prohibition. Le crime organisé ramassait des montagnes d?argent et cherchait à l?investir partout et n?importe où.<strong><em>Luck</em> ne devait pas durer plus longtemps ?</strong>On avait tourné le premier épisode et demi de la seconde saison quand on s?est fait allumer par PETA, les dingues des droits des animaux. Il n?y a rien de mal à défendre les animaux, mais cette organisation ne mérite aucun respect. C?est un groupe uniquement occupé de sa propre promotion qui lève des fonds grâce à la publicité, pour financer encore plus de publicité. La seule fois où ils ont vraiment oeuvré concrètement,  ils se sont fait condamner pour cruauté envers les animaux par l?état de Virginie !  Ils nous sont tombés dessus parce que 3 chevaux sont morts accidentellement sur les 2500 qui ont couru. Statistiquement, c?est un résultat bien moins meurtrier que le Kentucky Derby ou n?importe quel champ de courses.  

Le Sixième Sens (1986)

<strong>Avec <em>Manhunter</em> (Le Sixième sens), vous avez l?air beaucoup plus sûr de vous sur ce qu?il faut montrer ou non pour définir un personnage. Je pense au tatouage de Dollarhyde que vous avez tourné mais pas gardé, comme on l?apprend dans les suppléments du DVD.</strong>C?était trop littéral. Trop facile. Quand on pousse un pictogramme qui définit qui le personnage est censé être, ça diminue la portée de ce que Tom Noonan était capable de faire en incarnant Dollarhyde. C?est un grand acteur. Je n?avais pas besoin de dessiner des images sur son torse. Il s?en sort très bien. pagebreak<strong>A propos de DVD, il vous arrive de sortir des versions différentes de vos films. C?est parce que vous avez des arrière-pensées ?</strong>Oui, pour certains films. Je ne changerais pas un plan de Révélations, rien dans Heat, je crois qu?il y avait juste un moment dans Collateral que j?ai changé. J?ai beaucoup modifié Le dernier des Mohicans. La meilleure version est celle qui est sortie en BR il y a un an et demi. 

A l'occasion de Hacker, son cyber thriller avec Chris Hemsworth sorti un peu sous le manteau, nous avons tenté de faire commenter sa filmo à Michael Mann. S'il ne s'est pas prêté très volontiers au jeu et que nous avons manqué de temps, voici ce que nous avons réussi à lui sous-tirer. Depuis Le Solitaire, patron du reste de son oeuvre, jusqu'à ses oeuvres télé, voici une filmo commentée partielle de Michael Mann.Propos recueillis par Gérard Delorme>> "Dans Hacker, la technologie diffère, les personnages aussi"">>>> "Dans Hacker, la technologie diffère, les personnages aussi"