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La star a produit 12 Years a Slave, qui vient de recevoir l'Oscar du meilleur film.

"C'est un type qui n'a pas besoin d'introduction". Hier soir, Ellen DeGeneres n'avait effectivement pas besoin d'introduire Brad Pitt lorsque celui-ci allait s'avancer sur scène pour lancer le live de U2. D’ailleurs, il suffisait d’entendre les hurlements des paparazzis quelques minutes plus tôt, sur le tapis rouge, pour se rappeler que, aujourd’hui, en terme de star power, d'icône people, le patron, c’est lui. Définitivement. Johnny Depp rame entre deux maquillages pour essayer de faire un film qui fait des entrées pendant que Clooney se reconvertit en cinéaste sérieux et drague comme il peut Eva Mendes. Pendant ces 86ème Oscars, c’était évident. Pitt apparaissait et mettait tout de suite une tôle au reste du monde, garanti d'attirer les paparazzis à son moindre déplacement (surtout avec sa femme Angelina Jolie à ses côtés). Lorsqu'Ellen a distribué des pizzas aux stars assises du Dolby Theatre, Brad a même aidé à distribuer assiettes et serviettes, avant d'engloutir une part l'air de rien et de faire le con sur le selfie historique (qui a fait planter Twitter) de la présentatrice.

Une bonne manière de prouver qu'il était toujours au top et surtout toujours aussi cool.

Mais son aura a changé lorsqu'il a reçu l'Oscar du Meilleur film pour 12 Years a Slave. Ah bon ? Ce n'est pas Steve McQueen qu'il fallait féliciter ? Si si, plutôt deux fois qu'une car son film brutal, violent et sans concession, est une des claques cinéma de 2013. Mais voilà : Pitt est producteur de 12 Years a Slave via sa boîte Plan B (studio ayant co-produit Tree of LifeCogan, etc...). Et comme l’a répété McQueen pendant toute la promo du film, sans lui - sans Pitt - le film ne se serait jamais fait. C’est à ce titre que Brad devait recevoir la statuette avec McQueen, d'ores et déjà entré dans l'histoire pour être le premier réalisateur Noir ayant reçu l'Oscar du Meilleur film. Avec deux autres statuettes (Meilleur scénario adapté et Meilleur second rôle féminin pour Lupita Nyong'o), 12 Years était avec Gravity le grand vainqueur des Oscars 2014. Et du coup, son producteur était le véritable winner de la cérémonie.

12 Years a Slave : notre critique

Dans toutes les interviews vues après, c’est d’ailleurs Pitt qu’on venait interroger et qui, après avoir consciencieusement essuyé les miettes de pizza qui auraient pu souiller son menton, affirmait haut et fort l’importance historique du film, son message édifiant et sa morale. La star du red carpet se muait tout à coup en producteur engagé. Impossible de ne pas penser à son rôle dans le film (attention, SPOILERS si vous n'avez pas vu 12 Years a Slave) : Brad incarne Bass, un fermier canadien qui dénoue l'intrigue en permettant à l'esclave et héros du film Solomon (Chiwetel Ejiofor) de communiquer avec sa famille après douze ans d'esclavage et donc de gagner sa liberté. Un rôle court (cinq minutes, deux scènes et pas les meilleures) dans laquelle un Pitt superstar et par ailleurs producteur, se déguise en Mormon et vient expliquer à l’écran que ce n’est pas bien de tenir des hommes en esclavage et que l’Histoire, couperet divin, se chargera de dire que tous ces vilains blancs sont de véritables salopards. L’Histoire, mais aussi Hollywood et Mr Pitt (comme l’appelait Lupita Nyong'o dans ses remerciements).

Les meilleurs seconds rôles de Brad Pitt

Conclusion ? Faites l'addition. Ajoutez à l'Oscar le carton mondial l'an passé de World War Z, le plus gros de sa carrière (qui lui donne enfin une franchise d'action grand public, avec un World War Z 2 en préparation), et vous comprendrez que Pitt sort des Oscars 2014 encore plus puissant qu'il ne l'était. Peut-être même la superstar cinéma la plus puissante de la planète.