So Long, Marianne
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En compétition internationale, cette série biopic se focalise sur l’histoire amour entre Leonard Cohen et Marianne Ihlen, qui a duré tout au long des années 60. Le résultat est plus que charmant.

So long, Marianne s’ouvre avec le son d’une foule hurlante. Les flashs des photographes crépitent, Leonard Cohen est à l’arrière d’une voiture, les groupies s’amassent tout autour. On est sûrement à New York à la fin des 60’s et Hallelujah résonne. Cohen dit : « Je sais que vous avez déjà entendu cette chanson. Je l’ai écrite. Je voulais juste avoir votre attention. » Furtif regard caméra. La série le sait parfaitement : pour le très grand public, Leonard Cohen, c’est surtout ce tube à la beauté intemporelle. Mais il se trouve qu’on est ici pour autre chose, à savoir ausculter l’intimité du chanteur et de l’un des grands amours de sa vie, Marianne Ihlen. Une décennie, ou presque, passée entre New York, Montréal et l’île d’Hydra, où ils se sont rencontrés.

Bel angle pour un biopic, qui entend donc raconter à la fois cette love story et entrer dans la tête de ses deux protagonistes. À une autre époque, moins portée sur le petit écran, So Long, Marianne aurait été un beau film de deux heures trente. Pas si grave : le scénariste et réalisateur norvégien Øystein Karlsen utilise le supplément de temps à sa disposition pour raconter le début de vie étriqué de Cohen (l’acteur Alex Wolff, épatant dans sa façon de capter son énergie et sa voix sans jamais l’imiter), avant son grand départ vers un monde plus grand qui n’attend que lui. En face, un très beau casting (Anna Torv, Noah Taylor), où brille la Norvégienne Thea Sofie Loch Naess (quel nom !), qui offre à une Marianne en quête d’elle-même son visage entre Margot Robbie et Daisy Ridley.

Charme sophistiqué

Visuellement, à l’exception de quelques passages en noir en blanc, tout est un peu propret et attendu dans cette production prestige, qui a cependant la grande intelligence de ne jamais prendre de distance avec son sujet central. Le couple, pas encore formé à la fin de l’épisode 2 (nous n’avons pas eu accès aux six autres), est déjà la star de la série, même s’ils ne partagent que très peu l’écran à ce moment de l’intrigue. Il y a un vrai charme dans la sophistication jamais poseuse du projet, un petit plus indéfinissable qui se joue dans les silences et le montage. En attendant de vérifier que la suite est du même tonneau, les fans de Leonard Cohen peuvent se jeter les yeux fermés sur So long, Marianne. Et les autres seraient bien avisés d’en faire de même.

So long, Marianne, deux épisodes à voir durant 48 heures sur le site de Séries Mania. Pour le moment, la série n’a pas de diffuseur français.