Le Voile Des Illusions

Jamais anachronique, plus classe que classique, le film de Curran se paie le luxe de paraître moderne alors qu’il se déroule dans la Chine de 1925. Les décors naturels sont éblouissants, comme le duo de comédiens, possédé par une fièvre assez rare sur les écrans.

La romance, inspirée de La Passe dangereuse, le beau roman de William Somerset Maugham, s’inscrit dans la pure tradition des histoires d’amour épiques hollywoodiennes.
C’est la beauté des images qui prévaut dans leur étrange voyage initiatique, quoiqu’un peu long, au cœur de la Chine du sud, personnage à part entière, et superbement filmée.

Le film de John Curran s'en tient à une dignité un peu raide. Sa mise en scène, trop sage et conventionnelle, l'empêche de décoller véritablement.

Ce drame romantique étudie avec minutie la désagrégation d'un couple suite à la trahison, le poids de la cupabilité et l'apprentissage du pardon, "la plus belle preuve d'amour" selon Edward Norton (...) Ici, la passion cède à la répression, un parti pris qui se révèle rapidement frustrant. Reste une vision réaliste de la Chine de l'époque, s'élevant contre le colonialisme.