Toutes les critiques de Promets Moi

Les critiques de Première

  1. Première
    par Claire Fortier-Durand

    Emir Kusturica est un adepte des comédies dramatiques. Mais voilà, pour sa crise de la cinquantaine, il a décidé faire une comédie, une vraie. Et ça lui va bien ! Un jeune garçon, pour exaucer les derniers désirs de son grand-père, quitte sa campagne natale pour rejoindre la ville. Il devra vendre sa vache et avec l’argent, trouver une icône, un souvenir et… une épouse ! Pas facile quand on a une quinzaine d’années… Kusturica réalise un film coloré, musical, et drôle, très drôle ! Quand on croit que la situation tourne au drame, un peu de musique et tout repart vers la joie. C’est le moment de saluer la prestation d’Uros Milovanovic, le jeune acteur qui porte le film et celle de la jeune et belle Marija Petronijevic qui illumine Promets-moi. Ce film est une réussite, à tout point de vue.

  2. Première
    par Didier Roth-Bettoni

    Même Kusturica peut se fourvoyer. C'est le cas dans cette farce vulgaire, où rien, malgré les apparences, ne subsiste de la magie de son univers. Sauf, peut-être, l'anecdote grivoise d'un voyage à la ville et un exotisme de pacotille. Trop peu pour sauver le reste.

Les critiques de la Presse

  1. Kusturica nous avait promis une véritable comédie… Promesse tenue avec ce Promets-moi où l’on rit de tout même des situations les plus graves. Le film se partage entre Tsane quittant sa campagne pour vendre sa vache et trouver une femme, et son grand-père resté à la ferme pour finir sa chapelle et déjoué les plans d’un amoureux transi. Cocasse, farfelu, déjanté, mais aussi extrêmement touchant, ce nouveau cru Kusturica est le film à ne pas manquer de ce début d’année. On ressort de la projection le sourire aux lèvres. Les acteurs sont remarquables et on ne peut être que subjugué par le talent du jeune Uros Milovanovic et la pétillante Marija Petronijevic. Le tout sur une musique tsigane endiablée qui rythme à merveille cette comédie au vitriol avec en guest star un dindon, une vache et un sanglier.

  2. Télérama
    par Pierre Murat

    Dans un délire permanent - épuisant ! - qui n'obéit qu'à la logique de son bon plaisir, Kusturica peint un monde où les saints des icônes se mettent à pleurer devant le chagrin des grands-pères, où un colosse, droit sorti d'une BD hallucinée, bouffe tout cru un revolver, en lui trouvant un excellent goût d'esquimau... On est en plein délire. Brillant et bruyant, Kusturica veut croire au bonheur possible de l'homme, une fois castrés les castrateurs.

  3. Le Monde
    par Jean-Luc Douin

    Lancé sur les chapeaux de roues, ce récit picaresque ne fléchit pas son rythme, semant juste quelques images à poésie kitsch dans une surenchère de voltiges, truculences et mouvement perpétuel. De métaphore freudienne (femme nue dans une piscine de pommes), cette comédie exubérante passe à une frénésie de dessin animé pour égrener les péripéties de ce dont Kusturica est si friand : le passage à l'âge adulte, l'héritage, la fête du mariage.

  4. Fluctuat

    emir kusturica bégaie. Si l'inventivité et le rythme de Promets-moi confirment les talents d'un auteur précieux, ce « drame cartoonesque » pédale trop dans la semoule pour décoller.
    - Exprimez-vous sur le forum cinémaLes tronches caricaturales des personnages déjantés de emir kusturica nous emmènent immédiatement vers un univers de dessin. Celui du cartoon où les coups de feu ne font pas trop peur et l'improbable devient la norme. Celui de la bande dessinée aussi, avec des tons qui évoquent la ligne claire des aventures de [people rec="0"]Hergé[/people]. Le couple de jeunes acteurs, sortes de Tintins sexués, n'est d'ailleurs pas étranger au charme d'une histoire qui oscille entre le Club des 5, pour ses héros et son traitement, et la Série Noire, pour ses thèmes.Ça fuse dans tous les sens, ça fait bing, dzing, boum, au rythme entraînant d'une omniprésente fanfare tzigane. Le film d'Emir baigne dans la folie absurde. Hymne constant à la fête, à la bonne humeur et à l'imagination, son souffle rafraîchissant laisse pourtant sur sa faim. La sensation d'une superbe machine absurde tournant à vide s'impose trop vite car la recherche de l'effet à tout prix prend le pas sur l'intérêt du récit. Certes, la dernière demi-heure reprend du souffle en laissant apparaître quelques thèmes aux accents malsains : prostitution, pédophilie ou machisme débilitant. Pas assez cependant pour donner une assise ou une réelle profondeur à ces tragiques pitreries. Kusturica montre le pire et tente d'en détourner l'horreur pour faire (sou)rire, mais celui-ci se fige devant les scènes de viols ou de pédophilie, dont le traitement, presque ludique, est à la limite de la complaisance. L'univers visuel reste étonnant et le sens du rythme certain. Le procédé paraît pourtant trop bien huilé pour être honnête. Il laisse surtout la sensation d'avoir re-vu les talents d'un réalisateur - que l'on aime - se perdre dans une forme, certes maîtrisée, mais qui n'a, finalement, qu'un intérêt anecdotique où le charme de la surprise ne suffit plus. Divertissant mais un peu vain. Promets-moi
    De Emir Kusturica
    Avec Marija Petronijevic, Uros Milovanovic, Ljiljana Blagojevic
    Sortie en salles le 30 janvier 2008
    Illus. © Jean-Marie Leroy
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  5. Télé 7 jours
    par Julien Barcilon

    En toute liberté et truculence, il nous sert une sarabande survoltée qui "loufoque" comme elle respire. Du pur Kusturica. Avec les défauts de ses qualités : grisant et un peu soûlant.

  6. Elle
    par Philippe Tretiack

    On pourra juger le nouveau film d'Emir Kusturica insupportable de bouffonnerie, brouillon et même échafaudé sur un scénario boiteux. Mais, dans cette quête filmée d'un jeune paysan monté à la ville, quelle vitalité, quel punch, quel je-m'en-foutisme déversés sur une culture déjà laminée par le film Borat !

  7. Pariscope
    par Arno Gaillard

    Le cinéaste aux deux palmes d’or est de retour avec ses fanfares tonitruantes qui comme d’habitude rythment ses histoires et s’amusent. Nous aussi; ça copule, ça flingue et ça crie à tout bout de champ, on castre les taureaux et les hommes, les maîtresses d’écoles sont aussi des putains, les filles en jeans taille très basse sont légions et un homme canon perce la toile d’un chapiteau de cirque, s’envole et traverse tout le film. On est dans un film burlesque qui se déboutonne, tout cela choque un peu parfois, mais on rit beaucoup en en prenant plein les yeux et les oreilles. Dans « Promets-moi » les Twins towers serbes ne s’écroulent pas, seule une haute cheminée industrielle tombe, et les vieilles Trabans transformées en limousines semblent sortir du Cinecitta de Fellini. Un sacré bordel dont le tenancier est un cinéaste qui va à l’allure d’un cheval fou. Kusturica c’est fou !

  8. Télérama
    par Jacques Morice

    On n'a rien contre les farces et attrapes sauf quand elles durent deux heures comme ici. Idem pour les gauloiseries. Tout ce qu'il y avait de rabelaisien dans l'énergie et la truculence de Kusturica tourne ici au comique troupier. Les grosses bévues et les gros bécots rappellent d'ailleurs ces nanars campagnards des années 70, genre La 7e Compagnie. On exagère un peu, mais c'est bien de circonstance.

  9. Paris Match
    par Christine Haas

    Pour cette turbulente farce populaire, Emir Kusturica sort les effets habituels de sa boîte à malices et réussit à dépasser les pires excès de ses précédents films. En roue libre sur un scénario qui ne se soucie d'aucune logique narrative, le cinéaste construit le voyage folklorique de son héros en accumulant les rencontres pittoresques, les situations grotesques pimentées de gags vulgaires et de rebondissements effrénés (...).